QUESTIONS À… Roger Vicot, maire (PS) de Lomme (Nord) et président du Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU)
Les discours en faveur d’une prévention de long terme contre la radicalisation se sont-ils traduits en actes ?
Les questions de prévention en général et celles liées à la radicalisation en particulier doivent impliquer tous les acteurs locaux, à commencer par le maire qui est le mieux placé pour connaître les problématiques de sa ville. Des choses se font entre préfectures et élus locaux, mais ces derniers se retrouvent souvent seuls en première ligne. Les discours nationaux sur la déradicalisation lancent notamment de vibrants appels à la mobilisation des travailleurs sociaux spécialisés. Mais dans les faits, certains départements décident de baisser voire de supprimer des budgets pour ce type de personnel.
Les relations des préfets, procureurs et recteurs avec les élus locaux sont-elles suffisamment opérationnelles ?
C’est très hétérogène. Cela dépend de la personnalité des préfets, procureurs et recteurs. Se pose surtout la question de la gouvernance locale de la sécurité. Dans le cas par exemple de la police de sécurité du quotidien, ce n’est pas qu’une question d’effectifs. Il s’agissait aussi à l’origine de révolutionner les relations entre forces de l’ordre et population en faisant participer les policiers à la politique de la ville, aux réunions des associations d’habitants ou de commerçants… Mais on est bien loin de l’objectif initial.
Y a-t-il des territoires réticents à s’engager contre la radicalisation, espérant ainsi obtenir la paix sociale ?
Je ne pense pas. Si des élus se livrent à cela, c’est une folie. Je pense en revanche qu’il y a un certain nombre d’associations qui délivrent un discours radical et antirépublicain. Mais il faut raison garder, elles sont très minoritaires et, je n’en doute pas, surveillées de près.