Police prédictive : une technique émergente mais déjà controversée
Big data, algorithmes, intelligence artificielle… autant de nouvelles technologies qui ont investi, comme bien d’autres secteurs, celui de la sécurité. L’essor ces dernières années de la police prédictive en témoigne. Cette technique qui s’appuie sur l’analyse de données liées aux faits de délinquance pour prévoir la probabilité de leur survenance doit permettre d’optimiser la présence des forces de l’ordre dans les zones présentant un risque plus élevé d’infractions.
C’est au cours des années 2010 aux États-Unis que ces techniques ont commencé à émerger notamment avec le logiciel PredPol. Mais nombre de services de police outre-Atlantique en sont déjà revenus, jugeant difficile de démontrer que le système est réellement efficace. « Le risque (…) est celui d’une surenchère de dispositifs de contrôle et un renforcement des logiques de surveillance massive », notait en 2019 le rapport « Police prédictive » de l’Institut Paris Région (IPR).
Sans compter un biais de discrimination avec des scores de risque plus élevés associés à certains groupes de population. En France, notamment avec le projet PAVED (Plateforme d’Analyse et de Visualisation Évolutive de la Délinquance) développé par la gendarmerie nationale, la police prédictive reste encore expérimentale.