La loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme
De la prolongation de la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme en décembre 2020 à l’adoption en mars 2021 de la loi confortant les principes républicains et de celle sur la « sécurité globale » jusqu’à l’organisation du Beauvau de la sécurité, de janvier à mai 2021, le calendrier du gouvernement en matière de sécurité a été particulièrement chargé ces derniers mois.
Un Beauvau de la sécurité en vase clos
Annoncé le 8 décembre 2020 par le Président et lancé le 25 janvier par le ministre de l’Intérieur, le Beauvau de la sécurité, grande concertation nationale consacrée à la police et la gendarmerie qui se clôturera au mois de mai, doit apporter des réponses de court terme mais aussi poser les bases de la future loi de programmation de la sécurité intérieure pour 2022. Ces travaux abordent huit grands thèmes : la formation (initiale et continue), l’encadrement, les conditions matérielles, la captation vidéo, le contrôle interne (inspections), les effectifs de maintien de l’ordre, le lien police/population et la relation à l’autorité judiciaire. Les séances qui réunissent tous les 15 jours, autour de policiers et de gendarmes, « des experts français et internationaux ainsi que des maires et des parlementaires » ont suscité le mécontentement des avocats, associations et chercheurs qui n’ont pas été conviés à cet échange. « Ne pas ouvrir les débats et rester dans l’entre-soi constitue toujours un risque », déclarait le 18 février dans Le Monde Jacques de Maillard, directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales.