Tisser des liens solides entre forces de l’ordre, élus et citoyens
Depuis trois ans, dans les « quartiers de reconquête républicaine », la présence des forces de l’ordre sur le terrain s’est intensifiée.
Le 8 février 2018, le gouvernement lançait la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ). Cette nouvelle doctrine d’emploi des forces de sécurité vise, selon les termes d’Emmanuel Macron prononcés lors de la campagne présidentielle de 2017, à « déployer une police mieux ancrée dans les territoires dont elle a la charge. Au plus près des Français, elle développera une connaissance approfondie des lieux et des habitants qu’elle sera chargée de protéger et d’entendre ». Inspirée de la police de proximité opérationnelle de 1998 à 2003, la PSQ est destinée à intervenir dans 62 « quartiers de reconquête républicaine » identifiés comme étant les plus touchés par la délinquance et devant être mis en place d’ici la fin du quinquennat. « Depuis 2 ou 3 ans, les forces de sécurité avaient déjà renforcé leurs liens avec les élus. La PSQ a accéléré le mouvement », constate Marie-Laure
Pezant, lieutenant-colonel de gendarmerie et chargée de mission sécurité prévention à l’AMF (Association des maires de France).
De nombreux dispositifs
Afin d’assurer sa mission de proximité, la PSQ s’appuie sur de nombreux dispositifs pour favoriser les échanges entre les collectivités et la police ou la gendarmerie.
La PSQ a replacé le citoyen au milieu des missions des policiers.
Ils sont articulés autour de trois grandes missions auprès des élus : l’information, régie notamment par l’article L2212-2 du code général des collectivités locales ; le conseil, via les conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) ou les référents sûreté de la police et de la gendarmerie auprès des élus locaux ; et enfin le partenariat. Cette dernière mission passe entre autres par des conventions avec les polices municipales et des « conventions de participation citoyenne » qui reposent sur un échange d’informations entre les maires, les forces de sécurité et des citoyens volontaires bénéficiant d’une formation adaptée. Fin 2020, 431 communes avaient signé une convention de participation citoyenne et 122 avaient un projet de convention à l’étude.
Renforcer la présence des citoyens
Trois ans après son instauration, « la police de sécurité du quotidien a replacé le citoyen au milieu des missions des policiers », estimait Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, lors de son audition par la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation du Sénat le 3 décembre 2020. « Près de 1 000 groupes de “partenariats opérationnels” se réunissent régulièrement pour apporter des solutions aux problèmes d’insécurité qui sont identifiés (rodéos urbains, dégradations de halls d’immeubles…). Près de la moitié est déjà résolue », assurait-il. Le patron de la DGPN espère enfin renforcer la présence de citoyens dans la réserve de la police nationale : « Nous sommes très en retard sur ce point par rapport à la gendarmerie qui a cinq fois plus de réservistes [30 000]. C’est une opportunité de transformer ces réservistes en ambassadeurs. » Enfin, pour faciliter le lien avec la population, les forces de sécurité ont également développé des services numériques. Depuis fin juillet 2020, la Police nationale a ouvert le site moncommisariat.fr ; il enregistrait 20 000 tchats trois mois après son lancement. Créée en 2018, la Brigade numérique de la Gendarmerie nationale pourrait à terme être déclinée et adaptée aux besoins spécifiques des élus.