« Les élus sont en première ligne face au séparatisme »
Quelles mesures sont mises en œuvre pour améliorer la relation entre la population et les forces de l’ordre ?
J’aimerais d’abord souligner qu’il n’y a aucun divorce, contrairement à ce que je peux lire ici ou là. Nos policiers et nos gendarmes font partie de la population, souvent d’ailleurs issus des classes populaires. Pour autant la qualité de la relation entre la population et les forces de l’ordre doit rester un souci constant et le Beauvau de la sécurité voulu par le Président de la République nous permet d’y travailler. Je vois plusieurs pistes : présence plus forte sur la voie publique, communication locale plus systématique et plus grande ouverture vers la société civile, via la création d’une réserve opérationnelle de la police nationale sur le modèle de ce qui existe pour la gendarmerie ou encore en donnant la possibilité à plusieurs milliers de jeunes chaque année de rejoindre le ministère de l’Intérieur comme stagiaires ou apprentis.
Comment rendre les chiffres de la délinquance suffisamment fiables pour en faire un véritable outil de gestion de la politique de sécurité de l’État ?
La production de l’outil statistique a été confiée au Service Statistique Ministériel de la Sécurité Intérieure (SSMSI) qui est composé de professionnels de la statistique, ce qui permet de garantir la bonne qualité des statistiques de la délinquance, d’harmoniser les doctrines en la matière et de produire des analyses mieux consolidées. Ce travail sur les données se fait en indépendance, qui est une condition de la confiance. À côté de cela, il y a les résultats des forces de l’ordre sur lesquels il est nécessaire de communiquer. C’est ce que nous faisons avec Marlène Schiappa tous les mois.
Pensez-vous préférable d’armer les polices municipales ?
Personnellement, je suis favorable à leur armement, mais je suis très attaché à la libre administration des collectivités et je ne souhaite pas que l’on oblige des élus à armer leurs agents. Les polices municipales ont toute leur place dans le continuum de sécurité et il est évident qu’il faut renforcer leurs moyens d’action. Il s’agit de faciliter le travail des policiers municipaux, par exemple en leur donnant accès au fichier des véhicules volés. En ce sens, la proposition de loi Sécurité globale va révolutionner leur action.
Comment aider les élus à faire face à la radicalisation ?
Les élus sont en première ligne face au séparatisme. Ils sont les premiers à avoir fait remonter des comportements contraires aux valeurs de la République.
La loi Sécurité globale va révolutionner l’action des polices municipales.
Tous les services publics doivent agir de concert. Demain, avec la loi confortant les principes de la République, les élus disposeront d’outils nouveaux pour faire respecter la laïcité dans les services publics. Ils pourront valoriser les associations républicaines, via le contrat d’engagement républicain. En matière de scolarisation des enfants, la coopération sera accrue avec le préfet et l’Éducation nationale, pour réintégrer les enfants déscolarisés pour des motifs religieux, ces « petits fantômes de la République ».
Quels sont les objectifs fixés et les résultats attendus de la future loi confortant les principes de la République ?
La loi vise à conforter la cohésion républicaine et les principes fondamentaux de vie en commun. Elle lutte contre le terreau du terrorisme, en s’attaquant aux discours de haine et en fermant les lieux de culte radicalisés. Elle combat un fait social total, qui veut mettre les gens à part de la communauté des citoyens. C’est une loi émancipatrice. Et l’émancipation est un gage de liberté et de paix publique.