Europe : Dis-moi d’où tu viens, je saurai comment tu traites ton animal
En Europe, c’est au Royaume-Uni que l’on évoque pour la première fois le bien-être animal avec une loi votée en 1822 à la Chambre des communes, initiée par le député Richard Martin, lequel souhaitait « protéger les bovins, les ovins et les équins de la cruauté humaine ». Deux ans plus tard, il créera la SCPA, Société de prévention de la cruauté envers les animaux, petite sœur de la SPA fondée en France en 1845.
Depuis, l’Autriche fait figure de meilleur élève et pionnier en matière de droit animal. En effet, en 1998, plusieurs textes ont été adoptés, notamment sur l’interdiction de toutes les fermes destinées à l’élevage d’animaux à des fins de production de fourrure. Et au début des années 2000, Vienne est allé plus loin encore avec la fin des élevages de lapins et la production d’œufs de poules en cage. Nos voisins allemands eux aussi sont à l’avant-garde. Ils furent les premiers à adhérer, dès 1992, à la Convention européenne sur les animaux de compagnie, qui stipulait qu’il était « formellement interdit de leur causer inutilement de la douleur, de la souffrance ou de l’angoisse ; par les législations propres à chaque Etat et les situations spécifiques qui en découlent ». Par ailleurs, depuis maintenant plus de 30 ans, les autorités de Berlin protègent les animaux (invertébrés compris) contre le gavage ou l’élevage intensif. En Suisse, depuis le mois d’avril 2003, les animaux ne sont plus considérés comme des choses, mais comme des êtres vivants capables de ressentir et de souffrir. Sans surprise, la Suède, les Pays-Bas ou le Danemark font également partie des pays les plus vertueux, qui consacrent un budget à la cause animale, financent des associations de lutte pour la protection des espèces et qui ont voté des lois pour les préserver. A l’inverse, il a fallu attendre l’épidémie de Covid-19 pour qu’en Chine, l’élevage, la commercialisation et la consommation d’animaux sauvages soit interdite au premier semestre de l’année 2020, et le bien-être animal ne fait officiellement partie des attributions d’aucun ministère. En Inde, au pays de la vache sacrée, la légende est belle, mais elle est fausse. Car si l’article 51A de la Constitution indienne fait de la compassion envers les animaux l’un des devoirs fondamentaux des citoyens, dans les faits, la réalité est terrible : abattages clandestins de vaches erratiques, de chevaux abandonnés ou de chiens maléfiques. La condition animale n’est pas une priorité dans un pays qui a déjà du mal à protéger sa population. Quant à l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques, déjà 28 pays dans le monde sanctionnent désormais les artistes et saltimbanques qui se livreraient à des spectacles avec ces animaux – sauvages ou non d’ailleurs – parmi lesquels la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, l’Italie, la Finlande, la Grèce, la Hongrie, les Pays-Bas, la Roumanie ou, plus loin de chez nous, la Bolivie, l’Inde, Israël, le Liban, le Mexique ou Singapour.
INFO +
Le site de la World Animal Protection (Protection mondiale des animaux) propose un indice qui permet de noter les pays selon leur attention à la condition animale.
www.api.worldanimalprotection.org