Île-de-France : Quand les animaux se font aides-soignants
Sur le site de l’association « 4 pattes tendresse », il est un espace consacré aux témoignages. Corinne y a déposé quelques mots par exemple. Elle est la petite-fille de Mathilde, hospitalisée à Paul Brousse : « Je vous remercie pour le temps que vous avez accordé à ma grand-mère avec Darling (le caniche noir de l’association, NDLR), je suis convaincue des bienfaits de vos visites qui lui ont apporté chaleur et douceur malgré sa tristesse généralisée ». Il y a aussi Laurence, cette psychomotricienne en EHPAD, qui confie : « Depuis 18 mois, les chiens Chiara et Jack, ainsi que Lily, viennent rendre visite à nos résidents. Ceux-ci s’ouvrent à la relation, leurs corps se mettent en mouvement (… ) Ces compagnons à 4 pattes sont un vrai bonheur pour nos résidents et amènent le sourire là où on ne pensait plus le revoir ». Ces témoignages se multiplient pour saluer l’initiative de Catherine Barthalot qui intervient désormais depuis de nombreuses années dans des établissements pour personnes dépendantes avec ses animaux de compagnie.
Cette ancienne infirmière avait remarqué, lorsqu’elle exerçait à l’hôpital, que les patients prostrés sur leur chaise et recroquevillés sur eux-mêmes changeaient radicalement d’attitude dès qu’ils apercevaient un animal : « D’un coup, ils semblaient vouloir se redresser et leurs yeux reprenaient vie ». Catherine a donc eu l’idée de faire des animaux des « aides-soignants », et elle est devenue la première zoothérapeute. Les séances ne sont jamais comparables et il n’est pas question de guérison, mais d’apaisement.
L’animal apporte un moment de quiétude au patient.
L’animal apporte un moment de quiétude au patient, une pause dans un quotidien fait de maladie et de souffrance. Et puis, remarquent les personnels hospitaliers, « l’animal semble comprendre à qui il a affaire. Il est respectueux, jamais brusque, toujours en retrait. Il attend une caresse, pose son museau sur une main tremblante, ne redoute pas le contact avec la personne âgée, ne juge jamais ».
La zoothérapie est arrivée tardivement en France, mais elle est très répandue Outre-Atlantique où le psychiatre Boris Levinson l’a conceptualisée dans les années 1950, alors qu’il travaillait avec un tout jeune garçon autiste qui n’arrivait à se calmer et à sourire qu’au contact d’un jeune chiot. Au point qu’au fur et à mesure, le garçon fasse de réels progrès médicaux. Aujourd’hui, la zoothérapie n’a plus rien à prouver et fait même partie de programmes médicaux. Dans les hôpitaux de Saint-Maurice (Val-de-Marne) par exemple, les patients des unités de gériatrie ou de psychiatrie ont accès à un espace dédié qui héberge des poneys, des moutons, des ânes ou des lapins… et même des ruches avec quelques abeilles. Une initiative de l’association « Anes en ville » basée à Maisons-Alfort, non loin de la fameuse école vétérinaire, et qui regroupe des psychologues, des botanistes, des zoothérapeutes ou des infirmiers, tous pleinement convaincus des bienfaits de la compagnie des animaux sur la santé des humains.