Les animaux souffrent-ils comme nous ?
Depuis 2015, le code civil reconnaît que les animaux sont des êtres sensibles. Mais est-ce que tous les animaux ressentent la douleur ?
Longtemps, l’homme a jeté un voile pudique sur la douleur animale et Descartes lui-même avait théorisé que l’animal, n’ayant pas de conscience et n’exprimant pas son ressenti « de manière humaine », avec des cris ou des pleurs…il ne pouvait donc pas souffrir.
Depuis, la science a démontré tout le contraire. Qu’il s’agisse des mammifères ou des oiseaux, des reptiles comme des poissons…les animaux ressentent la douleur.
Il reste difficile de mesurer la douleur chez l’animal.
Mieux, les études prouvent que certaines espèces, les chimpanzés par exemple, connaissent la souffrance, c’est-à-dire ce niveau de stress lié à la conscience d’avoir mal. S’il reste très difficile de mesurer la douleur chez l’animal, des indices, comme la production d’hormones ou l’accélération du rythme cardiaque, permettent de mieux la cerner. Et la plupart des animaux possèdent des mécanismes nerveux, appelés nociception, qui les rendent sensibles aux éléments susceptibles de les blesser, les faire souffrir, voire les tuer. Pour autant, tous les animaux ne ressentent pas la douleur de la même manière, et l’on distingue par exemple les vertébrés… et les mollusques. Au sujet de ces derniers, la science est encore très hésitante et n’a pas conclu définitivement à la souffrance de l’espèce.
Déclaration des droits de l’animal
Quarante ans après la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’animal devant l’Unesco le 15 octobre 1978, la Fondation pour le droit animal a réactualisé ce texte en 2018.
Art 1 Le milieu naturel des animaux à l’état de liberté doit être préservé afin que les animaux puissent y vivre et évoluer conformément à leurs besoins et que la survie des espèces ne soit pas compromise.
Art 2 Tout animal appartenant à une espèce dont la sensibilité est reconnue par la science a le droit au respect de cette sensibilité.
Art 3 Le bien-être tant physiologique que comportemental des animaux sensibles que l’homme tient sous sa dépendance doit être assuré par ceux qui en ont la garde.
Art 4 Tout acte de cruauté est prohibé. Tout acte infligeant à un animal sans nécessité douleur, souffrance ou angoisse est prohibé.
Art 5 Tout acte impliquant sans justification la mise à mort d’un animal est prohibé. Si la mise à mort d’un animal est justifiée, elle doit être instantanée, indolore et non génératrice d’angoisse.
Art 6 Aucune manipulation ou sélection génétique ne doit avoir pour effet de compromettre le bien-être ou la capacité au bien-être d’un animal sensible.
Art 7 Les gouvernements veillent à ce que l’enseignement forme au respect de la présente déclaration.
Art 8 La présente déclaration est mise en œuvre par les traités internationaux et les lois et règlements de chaque État et communauté d’États.