L’animal domestique, meilleur allié de l’homme…
A l’été 1980, une étude passée inaperçue du grand public jetait pourtant un pavé dans l’océan de la recherche médicale. Cette année-là, dans la revue Public Health Reports, le docteur Erika Friedman, scientifique au Brooklyn College, démontrait pour la première fois que la possession d’un animal de compagnie – un chien – accroissait l’espérance de vie des malades du cœur. Après un infarctus du myocarde, les chances de survie étaient bien plus importantes pour ceux que Médor attendait à leur retour de convalescence. Quarante ans plus tard, et de nombreuses études complémentaires après cette première publication, force est de constater que les propriétaires d’animaux domestiques se portent beaucoup mieux que les autres. Le chien oblige à se bouger, se promener et sortir marcher plusieurs fois par jour. Mais surtout, il rend heureux !
Avoir un animal domestique accroît l’espérance de vie des malades du cœur.
C’est la science qui le dit, ou plutôt… les hormones. En effet, la présence d’un animal à la maison provoque chez l’être humain des « poussées d’ocytocine », la même hormone que l’on retrouve dans le phénomène de l’attachement et de l’amour maternel. Parfois, les niveaux d’ocytocine sont tels qu’ils provoquent des mini-tempêtes dans le sang des propriétaires, quand « l’animal vient se blottir contre lui » ou lorsqu’il témoigne son « attachement à son maître ». Mais ce n’est pas tout, les scientifiques ont aussi remarqué la présence anormale, dans ces cas précis, de fort taux de dopamine et de prolactine, deux hormones du plaisir. Dans le corps humain et… au même moment, dans le corps de l’animal, le chien notamment ! Serait-ce l’une des raisons pour lesquelles le propriétaire d’animal est plus résistant que celui qui n’en possède pas ? Peut-être, car l’ocytocine, sécrétée à foison, ralentit le rythme cardiaque, fait baisser la tension artérielle, stimule les défenses immunitaires et les zones du cerveau liées à la mémoire, et constitue un formidable anti-douleur, un anti-inflammatoire et… un rempart contre la dépression !
… l’homme ne le lui rend pas toujours
Il n’existe pas de statistiques officielles, car ce n’est pas franchement le genre de choses que l’on déclare… mais la France figure dans le trio de tête européen des abandons d’animaux ! Selon l’association 30 millions d’amis, on estime que chaque année, 100 000 compagnons seraient abandonnés, dont 60 000 l’été, à l’occasion des vacances. Essentiellement des chats, des chiens, des furets et hamsters, poissons et lapins. Selon les derniers chiffres de l’ICAD (Identification des carnivores domestiques), 49 609 animaux sont entrés en fourrière en 2018, soit une progression de 6 % par rapport à l’année 2017. Et 1 158 chiens avaient été déclarés trouvés au mois d’août, le taux le plus élevé de l’année. Ces chiffres progressent chaque année, mais il n’existe toujours pas de vrais outils pour mesurer les abandons d’animaux. Stéphane Lamart, le président d’une association pour la protection animale de s’en indigner, affirmant que si « nous avons des outils pour mesurer les morts sur les routes, et donc mettre en place des politiques publiques adaptées, pourquoi sommes-nous incapables de le faire pour les abandons d’animaux ?».