« Rien de plus démocratique qu’un référendum ! »
Quand vous avez lancé ce référendum d’initiative populaire (RIP), vous attendiez-vous à un tel soutien ?
On savait que la cause animale était une cause populaire. Les citoyens, qu’ils soient de gauche ou de droite, riches ou pauvres, urbains ou ruraux, sont en grande majorité très sensibles à cette thématique. Nous avons cependant été surpris du nombre très important de soutiens enregistrés en si peu de temps. Nous sommes presque à un million d’inscrits sur le site. Nous avons aussi été agréablement surpris par le nombre de parlementaires prêts à s’engager spontanément dans ce combat. Même si, pour le moment, le seuil requis de 185 n’est pas atteint.
Il a été assez simple de convaincre des personnalités médiatiques… mais quel a été l’accueil des élus sur le terrain ?
L’accueil des élus reste très contrasté. Beaucoup prennent conscience que la question animale devient incontournable pour nombre d’électeurs et qu’il faut donc la prendre en compte. D’autres, en revanche, restent encore réfractaires à cette cause. Il est évident que certains ne veulent pas se mettre à dos certains groupes de pression qui défendent les fameuses pratiques cruelles que nous dénonçons.
Vous faites référence à des élus sur des territoires ruraux ?
En fait, le soutien au RIP est très fort en ruralité, davantage encore qu’en milieu urbain, comme le montre un sondage réalisé sur la question cet été. Beaucoup de ruraux veulent avancer sur cette question et sont en première ligne face aux nuisances liées à certains modes de chasse notamment. Certains élus ont le courage de s’engager malgré les pressions, d’autres refusent toujours de considérer la cause animale comme un sujet sérieux.
Les 6 mesures que vous proposez sont-elles suffisantes ?
L’interdiction de l’élevage en cage et des élevages pour la fourrure, l’interdiction de la chasse à courre et de l’élevage intensif, celle des spectacles avec des animaux sauvages et celle de l’expérimentation animale… Cette liste de 6 mesures proposées par notre RIP est évidemment loin d’être exhaustive et n’a pas la prétention de l’être. Mais il s’agit d’en finir avec les pires pratiques et d’avoir un impact sur des millions d’animaux.
Il faut aller plus vite et plus loin ? Nous sommes encore un peu les « mauvais élèves » de l’Europe ?
Nous sommes clairement les mauvais élèves de l’Europe, qui sait nous le rappeler, comme lorsqu’elle met en demeure la France de cesser la chasse à la glu, par exemple.
Le soutien au RIP est plus fort en ruralité qu’en milieu urbain.
Les mesures que nous proposons sont pour la plupart déjà appliquées chez certains de nos voisins. Il est temps de rattraper ce retard.
Le RIP est-il désormais la « nouvelle arme » au service du débat démocratique ?
Effectivement, rien de plus démocratique qu’un référendum ! Et sur ce sujet, on ne peut que constater l’absence d’avancées réelles au niveau législatif, si l’on l’excepte les annonces cet hiver de Barbara Pompili. En réalité, tant qu’on ne laissera pas la majorité de la population exprimer clairement son point de vue sur la question animale, certains groupes de pression réussiront à faire passer leurs positions comme des positions majoritaires ! Or ce n’est pas du tout le cas.