Ici commence la mer
De nombreuses communes ont installé ces signalisations au sol à côté des avaloirs d’eaux pluviales : « Ici commence la mer, ne rien jeter ». Une initiative pour empêcher les mégots et autres déchets de finir dans la mer. En effet, dans le cas d’un système séparatif d’assainissement, les eaux de pluie s’écoulent directement dans le milieu naturel, généralement sans aucun traitement. Dans le cas d’un système unitaire (un modèle plus ancien), elles sont mélangées aux eaux usées et traitées en station d’épuration. La commune de Cannes (Alpes-Maritimes) est la première à avoir installé ce type de message en 2016 sur les grilles de son réseau pluvial. Et l’initiative a fait boule de neige. Ce qui réjouit Mathieu Crepel, champion du monde de snowboard et surfeur. Son association Water Family – Du Flocon à la Vague, basée à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), est dédiée à la protection de l’eau et du vivant. « C’est une super démarche, car c’est un défi de toucher les citadins qui se sentent souvent un peu moins concernés. La sensibilisation se fait en direct en ville, en amont. S’ils sont curieux, ils vont aller voir pourquoi “la mer commence ici“. » Le slogan de son association est « agir à la source ». Et cela débute avec l’éducation. En 2019, plus de 20 000 enfants ont été sensibilisés au cycle de l’eau et ont appris par le jeu que les flocons de neige ne sont plus si purs par exemple. Les nanoparticules de plastique s’échappent dans les nuages, entrent dans le cycle de l’eau et l’on retrouve des particules de plastique au sommet des montagnes. Quand il pleut en ville, ces flocons de neige passent à travers les bouches d’égout et déversent la pollution en mer. Le dernier support de sensibilisation de la Water Family, un « Carnet Terre-Océan » de trente pages, a été financé par la région Nouvelle-Aquitaine et l’agence de l’eau Adour-Garonne. L’association est engagée sur l’ensemble du territoire, avec des antennes en Rhône-Alpes, Loire, Bretagne ou en Corse.