« Nous fournissons des solutions de la terre à la mer, qui répondent aux enjeux des territoires »
En quoi est-ce important pour Suez de s’engager sur la protection de l’océan ?
Depuis près de 150 ans, nous agissons pour contribuer à la protection des milieux naturels et au bien-être des populations. La préservation de l’océan s’inscrit logiquement dans nos missions aux côtés des collectivités qui adressent l’ensemble du grand cycle de l’eau. Avec une population de l’ordre de 10 milliards d’ici 2050 en grande partie concentrée sur les littoraux, les pressions exercées vont s’intensifier tout comme les conséquences du dérèglement climatique. Nous sommes déjà les témoins de cyclones de plus en plus violents, de la montée et de l’acidification de la mer, de la perte de biodiversité et de pollutions diverses… Chaque année, 8 à 12 millions de tonnes de plastiques sont déversées dans l’océan. C’est sur terre que se joue l’avenir de l’océan. Nous devons agir, repenser nos modes de production et de consommation. Cela passe par une prise de conscience collective et nous sommes sur la bonne voie, j’en suis convaincu. Cela passe aussi par le déploiement de solutions concrètes, sur-mesure et le plus souvent locales pour limiter la pollution du milieu.
Concrètement, à quel niveau pouvez-vous avoir un impact ?
Grâce à une vision d’ensemble, nous fournissons à nos clients des solutions de la terre à la mer, qui répondent aux enjeux des territoires. Nous les développons autour de trois axes : l’anticipation et le traitement des pollutions d’origine terrestre, l’assurance d’une bonne qualité des eaux de baignade grâce à des technologies développées par le groupe, mais aussi grâce à des opérations de collecte sur les plages et, enfin, la protection et la régénération du littoral. Pour anticiper les pollutions d’origine terrestre, par exemple, nous nous focalisons sur le traitement des eaux usées et des eaux pluviales urbaines avant leur rejet en mer, mais aussi sur le recyclage et la valorisation des déchets, notamment plastiques.
Quelles innovations soutenez-vous ?
J’en citerai trois. La première concerne les microfibres plastiques qui composent nos vêtements et échappent aux systèmes de filtration traditionnels des stations d’épuration.
C’est sur terre que se joue l’avenir de l’océan.
Nous avons lancé avec la Métropole Nice Côte d’Azur, l’association expédition MED, et le laboratoire océanographique de Villefranche, le 1er programme de recherche dédié à la pollution par microfibres pour évaluer ses impacts et rechercher les meilleures technologies de traitement, comme la microfiltration dynamique. La deuxième innovation porte sur la qualité des eaux de baignade qui sont un indicateur de la performance environnementale et de l’attractivité des territoires. Nous avons développé des méthodes d’analyse permettant d’éviter tout risque sanitaire et créé l’application iBeach qui permet aux usagers de connaître la qualité des eaux de baignade et aux responsables publics d’anticiper les conséquences d’évènements pluvieux grâce à un système de capteurs associés à un algorithme prédictif. Cannes, Biarritz et Saint-Jean-de-Luz l’ont déjà adoptée. Enfin, Sea@dvanced sound est un service d’écoute 24h/24 du milieu marin adossé à une station de mesure acoustique pour monitorer la santé des mers. Avec cette technologie d’écoute des sons biologiques, nous évaluons l’impact de la pression sonore générée par l’activité humaine. Les sons enregistrés témoignent en effet de la quantité et de la santé de la faune : plus il y a de sons, plus il y a de vie. Nous sommes fiers de cette innovation qui s’adresse à plusieurs types d’acteurs dont ceux susceptibles d’exercer une pression sonore sur le milieu marin et bien sûr les collectivités littorales. Nous travaillons à ce titre sur un projet à Bora Bora.