Bretagne : Le transport maritime met les voiles
Près de 15 000 bouteilles de vin bio dans les cales au départ de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), une escale à New York, du café et du cacao bio chargés en République dominicaine… Ce n’est pas la description d’une route commerciale du passé mais une filière d’avenir : de l’import-export à la voile qui a bon goût, sent le développement durable et l’aventure. Le voilier-cargo Grain de Sail a largué les amarres le 18 novembre dernier depuis Saint-Malo et a accosté le 16 décembre à New York. Le monocoque de 72 pieds a pour objectif de réaliser deux rotations par an, avec une capacité de charge de 50 tonnes. A la fois torréfacteur, chocolatier, armateur, importateur et exportateur, Jacques Barreau a pensé Grain de Sail comme une société intégrée pour ses besoins propres. Dans la philosophie du projet, il y a un prix socialement acceptable des produits, bio et élaborés en partenariat avec des ESAT (établissement et service d’aide par le travail), et le bilan carbone du voilier-cargo.
Ce transport transatlantique décarboné à la voile est un projet concret parmi d’autres de propulsion de navires par le vent. Ces différents projets font émerger une filière, organisée par l’association Wind Ship qui veut convaincre de l’évidence que le vent constitue l’une des solutions immédiatement disponibles pour la transition énergétique du transport maritime et que la pratique doit être réintégrée dans la règlementation. La solution vélique trouve aussi toute sa légitimité pour la desserte des îles. Le projet Iliens, en crowdfunding sur la plateforme de dons Ekosea, veut créer une liaison à la voile entre Quiberon et Belle-Ile (Morbihan). Le potentiel du cabotage maritime par le vent intéresse également l’outre-mer.