Michel Galvane : Histoire d’un parcours atypique
Avant d’être élu maire, Michel Galvane a exercé une quinzaine de métiers, en grande partie dans le public.
Son parcours résonne à lui seul comme un claquant démenti aux allégations sur l’immobilisme de la fonction publique. A 60 ans très fringants, Michel Galvane, nouveau maire de Sainte-Suzanne-et-Chammes (Mayenne), l’affirme sans ambage : « Avoir la bougeotte dans le public, non seulement c’est possible, mais c’est un atout ». Dans le public, mais pas que… Car sa “bougeotte” l’aura baladé de poste en poste, de fonction en fonction, de territoire en territoire, mais aussi de l’administration au monde de l’entreprise. Originaire de la région Rhône-Alpes, il débute comme danseur classique à l’Opéra de Lyon. Ce qui, d’emblée, lui inspirera un profond sentiment de gratitude à l’encontre des instances républicaines : « Si je n’avais pas bénéficié au Conservatoire du service public de l’enseignement artistique, personne ne m’aurait poussé à persévérer dans la discipline et jamais je ne serais devenu danseur. »
Des caprins mayennais à la direction de la culture d’Avignon
Faut-il y voir les effets d’une pratique ultra-maîtrisée du pas chassé ? Après s’être produit plusieurs années sur la scène de l’opéra, il va sauter de rôle en rôle. Jugez plutôt : technicien commercial dans le bâtiment, chef d’exploitation agricole dans l’élevage de caprins, professeur de danse au conservatoire des Coëvrons (Mayenne), directeur du conservatoire de Sablé-sur-Sarthe.
Bouger dans la fonction publique c’est un atout.
A partir de là, il ne quittera plus le milieu professionnel de la culture, du tourisme, du patrimoine et des sports dans la fonction publique territoriale. Son parcours l’emmène en Ardèche, dans le Rhône, dans le Bas-Rhin, en Maine-et-Loire, avec un passage de 2012 à 2017 comme directeur de la culture d’Avignon. En 2019, il revient en Mayenne, plus précisément dans la commune d’origine de sa femme, Sainte-Suzanne-et-Chammes. Une charmante cité médiévale, dont le maire a décidé de jeter l’éponge, éreinté par les tracas d’une situation intercommunale nébuleuse. A l’approche du scrutin municipal, les citoyens se retrouvent invités à voter pour une liste sans tête. Banco ! Michel Galvane n’écoute que sa bougeotte, se présente et est élu. « C’est ma première fonction élective. Et je dois dire que la diversité de mes expériences professionnelles précédentes me sont des plus précieuses dans l’exercice de mon mandat », explique-t-il. Il aura en effet tout éprouvé ou presque : lourdeur administrative des régions, complexité structurelle des intercommunalités, carence des moyens financiers à tous les étages territoriaux.
14 collectivités et quatre concours à son CV
« J’ai travaillé dans 14 collectivités, passé quatre concours. Si on veut bouger dans la fonction publique, on peut. Paradoxalement, j’ai plutôt rencontré quelques freins lorsque j’ai atteint la cinquantaine, du fait des quotas visant au respect de la parité dans les affectations », sourit-il. Aujourd’hui, premier édile d’une petite commune de 1 300 habitants employant douze agents, il milite à sa façon pour la revalorisation de la fonction de maire. « C’est un job très prenant, lessivant même. Mais il offre de telles satisfactions en termes d’enrichissement relationnel ! La gestion municipale, c’est de la proximité à 100 %, du pur service public. II faudrait d’ailleurs que l’État fasse davantage confiance aux maires. Personne autant qu’eux ne comprend les réalités du terrain et ne peut prendre les décisions adaptées ».