La formation face à un enjeu de diversité
On les appelle “écoles de service public” (ESP). 75 structures au total, parmi lequelles 39 établissements constituent le cœur du réacteur du recrutement et de la formation initiale des trois versants de la fonction publique, notamment de la fonction publique d’État. Entre autres membres de ce Réseau des écoles de service public (RESP), on retrouve des institutions comme l’École nationale d’administration (ENA), l’Institut national d’études territoriales (INET), organe du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) ou l’École nationale des techniciens de l’équipement (ENTE). Autour de ce noyau strictement dédié à la fonction publique évoluent une trentaine d’écoles d’ingénieurs “mixtes”, c’est-à-dire formant des élèves fonctionnaires et non-fonctionnaires, ainsi que des structures formant des agents de catégories B et C à des métiers très spécifiques. Ce paysage très bigarré n’est que le reflet d’une grande hétérogénéité des dispositifs et des pratiques de formation selon les versants de fonction publique, les ministères, les employeurs.
Volumes de formation à la hausse
De l’avis de tous, l’ampleur de l’impact des transformations auxquelles la fonction publique est confrontée nécessite une politique de formation renforcée. Ou, a minima, un audit de l’existant, par endroit en trop grand décalage avec la réalité des métiers.
Favoriser les synergies entre les structures d’enseignement.
La mission des enseignants, par exemple, s’est sensiblement complexifiée, sous les effets conjugués d’une pression extérieure démultipliée et de la fragilisation de l’institution scolaire dans les représentations collectives. La loi du 26 juillet 2019 “Pour une école de la confiance” a opté pour le remplacement – à peine cinq ans après leur création – des Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espé) par les Instituts nationaux supérieurs du professorat (Inspé). Mais cela peut-il suffire à répondre, au moins en partie, aux enjeux d’un métier de plus en plus difficile à exercer ? Au-delà des volumes d’heures et des enveloppes consenties, la formation à et dans les métiers de la fonction publique doit relever un certain nombre de défis, notamment sur les plans de la diversité et des compétences. Évaluation des pratiques en vigueur, articulation entre enseignements théorique et pratique, synergies entre les structures d’enseignement sont autant de chantiers qui justifieraient un diagnostic approfondi afin de mieux répondre aux besoins en qualifications et en recrutement dans une logique de représentativité des effectifs en poste et de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
L’apprentissage peine à décoller
Autorisé dans la fonction publique depuis 1992, l’apprentissage peut-il agir comme un levier de diversification des recrutements ? Sans doute. Encore faudrait-il que les employeurs y aient plus massivement recours. En 2018, la fonction publique a accueilli 14 753 nouveaux apprentis. La tendance est à la hausse, mais aussi à son infléchissement : + 5,2 %, après une augmentation de 7,9 % en 2017 et de 18,5 % en 2016. Si les flux de nouveaux apprentis sont à leur plus haut niveau depuis 2013 dans les fonctions publiques territoriale et hospitalière, la fonction publique d’État, en revanche, voit les entrées diminuer de – 6,2 %.