Le dispositif Alicem du gouvernement au point mort
Le gouvernement se met à la reconnaissance faciale. Pour sécuriser les démarches en ligne, il teste Alicem (Authentification en ligne certifiée sur mobile), une application mobile comparant une photo prise « en selfie » à celle de son passeport. Un moyen de prouver son identité sur internet de manière sécurisée, pour avoir accès ensuite à certains services publics sans se déplacer. Pour Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique, porteur de ce projet, « à plus long terme, l’identité numérique donnera accès à de nombreux services de l’Etat, mais aussi privés, qui nécessitent une identification en physique. Je pense à la santé ou au renouvellement des cartes d’identité par exemple. Côté services privés, cela peut permettre de dématérialiser entièrement toute démarche qui nécessite une vérification d’âge : ouvrir un compte en banque, avoir accès à des services de jeux en ligne nécessitant une identification… ». Avec quel intérêt réel ? « Il s’agira d’un facteur de simplicité extraordinaire, se félicite Cédric O, puisque cela permettra de dématérialiser quasiment l’entièreté de toutes les procédures, avec un niveau de certification de l’identité élevé. » Reste que l’enthousiasme du secrétaire d’État n’a pas convaincu l’opinion publique, méfiante sur cette technologie. Depuis le décret d’autorisation de mai 2019 et la première expérimentation sur un groupe de volontaires, Alicem provoque de multiples controverses. Dès juillet 2019, l’association de défense des droits et libertés sur Internet, La Quadrature du Net, a déposé un recours devant le Conseil d’Etat pour faire annuler le décret autorisant le dispositif. Alors que celui-ci aurait dû être déployé avant fin 2019, il est aujourd’hui au point mort. Le nouvel objectif est une mise en service mi-2021.