« De nouvelles coopérations solidaires se construisent »
Quelles sont les missions de l’Union fédérale d’intervention des structures culturelles ?
L’UFISC réunit des organisations professionnelles qui interviennent dans différentes activités (spectacle vivant, audio, radio, arts visuels…) et sous différentes formes (compagnies, lieux intermédiaires, festival, pratique amateurs…). Nous sommes dans un espace entre les institutions publiques et le secteur industriel. L’UFISC représente 2 500 structures qui sont représentatives des 45 000 structures culturelles employeurs de l’économie sociale et solidaire. Ce grand nombre d’acteurs illustre la dynamique citoyenne à participer à la vie culturelle et artistique. Notre première mission est de les rassembler afin de faire reconnaître que ces initiatives privées s’inscrivent dans l’intérêt général. Ensuite, notre objectif est de promouvoir la diversité culturelle tout en proposant de la structurer.
Quelles sont les évolutions du financement public ?
Nous constatons un développement plus important de l’industrie culturelle (grands festivals, musées…) bénéficiant de soutiens financiers publics croissants. Les choix des institutions se portant sur des événements à fort rayonnement privilégiant des artistes renommés. Ce qui provoque une explosion du prix des spectacles et une marginalisation de nombreux autres artistes.
Il y a nécessité à travailler sur le vivre-ensemble et sur l’altérité.
On constate un risque de concentration des ressources du ministère sur son réseau labellisé. Une autre difficulté réside dans la métropolisation de la culture qui favorise les villes-centre. Une véritable réflexion sur le développement culturel de l’ensemble des territoires doit se construire avec les intercommunalités. Il faut reconnaître que les collectivités ont accompagné le développement des structures associatives, elles sont les premiers financeurs de la culture mais les risques de restrictions financières et le désinvestissement des départements posent question.
Face à cet avenir incertain, comment les structures culturelles s’organisent-elles pour faire preuve d’innovation dans leur fonctionnement ?
De nouvelles coopérations solidaires se développent avec la mutualisation des moyens, les groupements d’employeurs, les collectifs artistiques qui mutualisent les emplois administratifs. Les lieux culturels partagés sont de véritables espaces de vie sociale permettant une gouvernance collective. Ces structures proposent une approche horizontale, une approche démocratique, impliquant les usagers, les pratiquants. Il est parfois difficile pour les collectivités organisées en silos de comprendre ce mode de fonctionnement horizontal, et déstabilisant de s’adresser à un collectif. La logique de métropolisation a tendance à renforcer les institutions culturelles les plus importantes le plus souvent situées dans la ville-centre. Nous sommes porteurs de réflexions et de méthodes pour renforcer les processus de partenariats.
Les structures culturelles œuvrent aussi pour une nouvelle façon de concevoir la culture ?
En effet, il nous faut ensemble réfléchir à un nouveau modèle culturel qui ne soit pas seulement un processus d’accès à la culture, comme peut l’être par exemple le dispositif « Culture près de chez vous ». Il faut passer au partage de la culture et reconsidérer les activités comme inscrites dans le champ de la société.