Les filières, socle de la politique de la Nouvelle-Aquitaine
Votre région s’est fortement engagée dans la structuration des métiers de la culture. Où en sont les filières ?
La région a mis en place quatre filières. Pour chacune, un contrat de filière est coconstruit avec les professionnels. Il est le fil conducteur de nos interventions. Pour le cinéma (9 M€) sont présents à nos côtés le CNC et l’État. Pour le livre (1,3 M€), le CNL et l’État, pour la musique, le CNM et le RIM (réseau indépendant de la musique) et pour les arts plastiques, l’État et le réseau Astre. Les filières sont accompagnées par une agence : l’agence A pour la filière cinéma, l’agence OARA qui accompagne le spectacle vivant et l’ALCA, l’agence livre, cinéma et audiovisuel.
Comment fonctionnent ces contrats de filière ?
Nous tenons à ce qu’aucun élu ne soit présent dans les commissions qui choisissent les projets à financer. C’est aux professionnels de le faire. Ces contrats de filière permettent la concertation par thématique et la structuration des métiers dans le cadre des conférences territoriales pour la culture mises en place par la région.
L’appropriation des festivals par de grands acteurs privés est un sujet important.
Pour le cinéma par exemple, cela signifie la déclinaison des métiers du projet de la production, depuis les choix des acteurs et techniciens jusqu’à la post-production. Si l’on prend l’exemple d’Angoulême et de la BD, la filière réunit les animateurs du festival, les studios d’animation, des écoles dédiées, les centres de recherche et les entreprises spécialisées.
La région apporte-t-elle, au-delà des filières, son soutien à d’autres actions portées par les acteurs culturels ?
La culture est un secteur économique aux enjeux forts. La question de l’appropriation des festivals par de grands acteurs privés est un sujet important et nous avons participé à la mise en place d’une SCIC festival, « Belle factory » pour les festivals Cognac Blues Passion, Free Music (Montendre) et Stéréoparc (Rochefort). Elle intervient également en appui de programmation de saisons culturelles ou d’événements. La région soutient les initiatives de mutualisation comme les groupements d’employeurs pour protéger les petites structures.
L’intérêt de la culture comme enjeu de développement territorial est bien compris par les collectivités. Qu’en est-il en Nouvelle-Aquitaine ?
Si l’on prend l’exemple du cinéma, notre stratégie se développe en synergie avec le service économique comme le comité régional du tourisme qui flèche les installations possibles et travaille, par exemple, à l’amélioration des hébergements pour répondre aux besoins des équipes de tournage. Nous intervenons avec un réseau de bureaux installés dans les départements pour favoriser le tournage sur les territoires. Aujourd’hui, notre influence consiste à privilégier l’intérieur sur le littoral et les départements les moins pourvus.
Si la culture apporte au secteur économique une véritable valeur ajoutée, pourquoi ne pas imaginer de le solliciter pour financer ce secteur ?
Dans l’idéal, j’aimerais que l’on conditionne l’aide apportée par la région aux entreprises à une aide de soutien à la culture.