Questions à… Françoise Benhamou, membre du Cercle des économistes
Les acteurs publics analysent-ils l’apport du secteur culturel comme un apport économique ?
L’économie est bien présente dans les préoccupations des collectivités et quelle que soit leur taille. La qualité de l’offre culturelle permet l’installation de nouveaux habitants et, au-delà de son impact sur l’attractivité du territoire, elleotegénère des emplois. Si l’on peut discuter des méthodes d’évaluation, il n’en demeure pas moins que la politique culturelle locale prend en compte cette dimension économique.
Dans un rapport de 2011 sur le patrimoine, vous proposiez d’associer le secteur privé au financement de ce secteur…
Même les primo-visiteurs ou les personnes venues pour affaires à Paris vont au Louvre. Cette externalité produite par la culture pourrait être internalisée en demandant aux acteurs économiques de participer au financement du patrimoine. Et si une augmentation de la taxe de séjour n’est pas actuellement bienvenue, le choix de flécher une part de cette ressource serait nécessaire. Ce n’est pas le loto du patrimoine, qui est une réponse symbolique, qui va répondre à la nécessité de valoriser ce secteur.
Vous parliez de la monétisation du patrimoine. Sur ce point, les choses semblent avoir évolué ?
Ce serait une erreur de leur imposer des règles comparables à celles du privé car on ne leur demande pas de faire du profit mais de faire attention à leurs ressources. Cette monétisation ne concerne pas tous les lieux, certains ne peuvent pas donner lieu à une marchandisation. Il faut travailler sur le curseur entre d’un côté la nécessité de trouver des financements et de l’autre celle de l’amour du patrimoine ».