Priorité au partage de savoir-faire à la une
Friands de formations, les acteurs culturels imaginent de nouvelles pistes de solidarités pour consolider leurs activités. En partageant leurs savoirs, ils renforcer leurs coopérations. Illustrations sur le terrain.
Près d’un millier d’associations culturelles fait appel, chaque année, au DLA, dispositif local d’accompagnement qui leur permet de bénéficier de l’expertise d’un conseil indépendant et de partages de compétences. « Pour l’accompagnement individuel, les projets sont là aussi très variés, pouvant porter sur le renforcement du projet associatif, les dynamiques avec les partenaires financiers, la mise en place d’un plan d’action sur trois ans… », illustre Lucile Rivera-Bailacq, co-directrice d’Opale, association qui accompagne les initiatives culturelles de l’ESS dans leur démarche de consolidation économique et de développement.
Les acteurs imaginent de nouvelles formes de partage de savoir-faire.
Pour Bernard Latarjet, conseiller culturel et président du « Collège Culture et ESS » de l’association Labo, « le secteur culturel est exemplaire dans ce domaine, cette forte demande illustre le dynamisme et la recherche à monter en puissance ». La demande de DLA augmente aussi parce que le nombre de salariés augmente. Pour Lucile Rivera-Bailacq, « malgré la mise en réseau qui se développe, nombreuses sont les associations encore isolées ». Les acteurs imaginent une nouvelle forme de partage de savoir-faire avec la mise en place d’une sorte de compagnonnage. « Déjà sur la région Nouvelle-Aquitaine, un tel dispositif existe au RIM (réseau des indépendants de la musique) et dans les lieux intermédiaires des dispositifs comparables se développent », ajoute la directrice d’Opale.
Transfert de savoir-faire entre pros
« Une des clés de la réussite du transfert de savoir-faire (TSF) repose sur le diagnostic fait en amont permettant d’analyser le savoir-faire à transmettre », explique Nathalie Redant, directrice de l’AGEC et Co (Aquitaine groupement d’employeurs culture), animateur du dispositif. D’une durée d’un à quatre jours, le TSF se décline dans des secteurs très divers. Un outil spécifique de billetterie mis en place par un festival peut faire miroir pour un autre professionnel qui vient sur place découvrir l’outil. « Un professionnel peut solliciter l’AGEC car il a besoin de formaliser la contractualisation des résidences, les formations en droit des contrats n’étant pas adaptées. Une autre structure peut alors apporter son expérience. » Utilisation des consoles, gestion et accompagnement dans un studio d’enregistrement, création d’une web radio rurale, adaptation de la communication à la singularité d’une salle… La structure ressource est indemnisée à hauteur de 500 euros par jour. Cette expérience va permettre à terme de cartographier les compétences en matière de musique actuelle dans la région et, au-delà de sa fonction d’accompagnement, le TSF peut renforcer les liens entre professionnels. Pour autant, il ne concerne pas la création. Les acteurs culturels reconnaissent qu’il reste encore des efforts à faire en matière de co-construction des projets : il reste à imaginer de nouveaux développements de ce dispositif innovant. « Si actuellement ce dispositif financé dans le cadre du contrat de filière par la région, l’État, le CNM, ne concerne que la musique actuelle, il serait d’une grande pertinence pour l’inter-filière », conclut Nathalie Redant.