AXA renforce sa stratégie en faveur de la transition écologique

Le groupe AXA a annoncé fin novembre dernier une nouvelle stratégie climat. Pourquoi cette « nouvelle stratégie » ?

AXA a adopté une stratégie de lutte contre le changement climatique dès 2015, en amont de l’accord de Paris signé lors de la COP21. Nous avons initié notamment un désengagement du charbon, défini des objectifs d’investissements verts et nous nous sommes engagés dans des actions collectives. L’empreinte carbone de nos investissements a ainsi baissé de 31 % entre 2014 et 2019. Mais l’urgence climatique nécessite des efforts supplémentaires. C’est pourquoi nous avons lancé une nouvelle phase pour accélérer notre contribution vers une économie bas-carbone et plus résiliente. Nous renforçons nos financements sur la transition énergétique des grands acteurs industriels et agissons pour que nos portefeuilles d’investissement soient alignés sur une trajectoire 1,5°C à l’horizon 2050.

Comment s’articule un tel engagement pour un groupe financier comme AXA ?

Pour réussir cette nouvelle étape, nous utilisons tous les leviers à notre disposition. En tant qu’investisseur, le groupe AXA doublera son objectif d’investissement vert pour atteindre 24 milliards d’euros d’ici 2023. Nous mettrons à profit des « transition bonds », une classe d’actifs innovante pour accompagner les entreprises dans leur transition vers des modèles économiques à plus faible intensité carbone. Cet outil complètera les « Green Bonds » destinés à financer des projets déjà « verts ». Nous poursuivons en outre notre ambition initiée en 2015 : un monde sans financement du charbon. Après un désengagement progressif, AXA sortira ainsi définitivement de l’industrie du charbon en 2030 dans les pays de l’OCDE et l’UE, puis en 2040 dans le reste du monde. Enfin, nous tirons profit de notre expertise climatique et des technologies innovantes pour proposer de nouveaux services de protection à nos clients et aux collectivités. A titre d’exemple, AXA a lancé en décembre dernier un produit qui propose des alertes météorologiques et une évaluation des risques en temps réel 24/7, grâce à l’imagerie satellitaire et aux drones. Objectif : aider les collectivités et les entreprises confrontées à des catastrophes naturelles.

Vous participez également à de grandes actions collectives…

Pour lutter contre le changement climatique, c’est une nécessité. Nous avons rejoint la « Net Zero Asset Owner Alliance », une coalition d’investisseurs institutionnels engagés à assurer la transition de leurs portefeuilles vers une neutralité carbone d’ici 2050. Nous apporterons notre expérience des outils méthodologiques de la finance climat. Nous sommes également associés à la coalition des plus grandes villes du monde (C40), où vit près d’un habitant sur 12 de la planète. Lors d’AXA Climate Impact Day, nous avons présenté un rapport AXA C40 sur les villes résilientes avec des recommandations et des cas concrets. Notre ambition est d’améliorer la coopération entre toutes les parties prenantes pour atténuer les effets des catastrophes naturelles et des conséquences du changements climatiques sur les réseaux urbains.

Le contexte actuel – une crise économique succédant à une crise sanitaire – vient-il remettre en question le « volontarisme climatique » d’AXA ?

Cette crise n’entame en rien nos convictions climatiques. Bien au contraire, elle les a renforcées. Nous sommes persuadés qu’une relance verte est nécessaire à une relance réellement durable. C’est la raison pour laquelle Thomas Buberl, le directeur général d’AXA, a pris les rênes d’un groupe de travail lié au Forum économique mondial (Davos) dont l’objectif est de faire des propositions concrètes pour le « Green Deal » européen, lancé juste avant le début de la crise.