Pour le Haut Conseil pour le climat, la trajectoire actuelle n’est pas à la hauteur
La trajectoire suivie par la France pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ne permettra pas d’atteindre l’objectif de neutralité carbone à cette échéance, alerte le Haut Conseil pour le climat.
L’instance de suivi de la politique climatique française installée fin 2018, le HCC, constate en effet dans un deuxième rapport publié en juillet que « la réduction des émissions de gaz à effet de serre continue à être trop lente et insuffisante pour permettre d’atteindre les budgets carbone actuels et futurs. Avec un recul de 0,9 % en 2019, elle est similaire à la moyenne des années précédentes et encore très loin des -3 % attendus à partir de 2025. » Le rapport précise que ce sont les retards accumulés du transport et du bâtiment qui pèsent le plus dans les déficits carbone des années passées. En outre, les rejets du secteur agricole stagnent alors qu’une diminution est attendue d’ici 2025 par la SNBC. Le HCC signale enfin que « la baisse temporaire des émissions de CO2 résultant du confinement (environ -13 % entre janvier et mai) ne répond pas aux enjeux de la transition bas-carbone et reste marginale par rapport aux efforts structurels à accomplir ». Et d’insister pour bannir tout soutien au secteurs carbonés dans le cadre du plan de relance. Ce que ne fait pas le gouvernement avec ses aides à l’automobile et à l’aviation, a indiqué le HCC. Pour le HCC, dans le contexte de crise actuel et ce constat fait, « l’enjeu n’est pas d’intégrer le climat au cadre du plan de reprise, mais d’insérer le plan de reprise dans les limites du climat ». Le conseil estime que la crise peut constituer une opportunité pour que le gouvernement reprenne le cap vers la neutralité carbone. « La relance planifiée par le gouvernement en sortie de crise doit d’abord être celle de la transition qui permette de respecter les budgets carbone définis par la loi. Il existe peu de déficits que les États peuvent se permettre d’ignorer : le déficit carbone en est un. Il ne se rembourse pas à l’échelle de nos générations, et ses intérêts se payent sur nos conditions de vie », insiste le HCC.