Réduire la demande en énergie, premier levier pour décarboner
Le premier moyen pour décarboner l’économie consiste à réduire la demande en énergie, via une efficacité énergétique accrue. La PPE et la SNBC impriment ainsi un tempo dans la réduction de la demande en énergie, en s’attaquant à de nombreux secteurs de l’économie. La SNBC indique qu’atteindre la neutralité carbone en 2050 suppose une division par deux des consommations d’énergie à cet horizon et un effort massif de décarbonation des énergies que nous consommons. Comme le rappelle le gouvernement, il s’agit en priorité de faire baisser les énergies les plus carbonées, en substituant aux énergies fossiles des énergies décarbonées. La PPE, focalisée sur l’énergie, fixe ainsi un objectif de 20 % de réduction de la consommation d’énergie fossiles en 2023 et de 35 % en 2030, par rapport à 2012.
Une drastique réduction du recours au charbon.
Néanmoins, cette baisse ne se fera pas pour toutes les énergies ou vecteurs de la même manière. Ainsi, les consommations de charbon et de pétrole seront en forte décroissance, tandis que la demande de gaz reculera dans des proportions bien moindres. Enfin, la consommation finale d’électricité sera relativement stable jusqu’en 2028, tandis que celle de chaleur renouvelable croîtrat légèrement.
Haro sur les fossiles
Dans le scénario de référence, la consommation primaire d’énergies fossiles (1 394 TWh en 2017), recule presque d’un tiers en 2028 pour atteindre 942 TWh. Pour le charbon, le recul est net, avec une diminution de 80 % par rapport à 2012 pour atteindre 28 TWh, notamment par l’arrêt programmé des dernières centrales au charbon en France. Les consommations restantes sont très liées aux process utilisés dans la sidérurgie, pour lesquels il n’existe pas encore de substitution massive du charbon. Côté produits pétroliers, le recul attendu en 2028 est de 34 % (toujours par rapport à 2012), pour atteindre 569 TWh, notamment par une sortie progressive des véhicules thermiques au profit de l’électrique. Enfin, la demande en gaz devrait reculer de 22 % à 345 TWh, avec un focus sur les transferts de chauffage.
Transversalité et technologie
Plusieurs mesures transversales sont également prévues par la PPE. La taxation du carbone est présente dans ce cadre, avec un volet européen (le marché du carbone, ou ETS) et une taxation, qui est au point mort depuis 2019. Entrent également dans ce champ, les certificats d’économies d’énergie (CEE), qui visent plus particulièrement l’efficacité énergétique dans le bâtiment. Le gouvernement entend aussi pousser la politique européenne en matière d’éco-conception des produits liés à l’énergie ainsi que sur l’étiquetage ce ceux-ci.
Ces diminutions de la demande interviennent également en fonction du « poids » respectif des différents secteurs consommateurs : dans l’ordre, transports, bâtiment, industrie et agriculture, à une moindre mesure. Dans tous les secteurs, ces orientations impliquent de mobiliser de nouvelles technologies (véhicules électriques dans le transport), mais aussi des changements de comportement (mobilités actives, covoiturage, etc.). Dans le bâtiment, ces deux aspects devront aussi être mis en œuvre. Dans l’industrie, réduire ne veut pas dire supprimer. Cette transition énergétique devra ainsi préserver la compétitivité et la durabilité des activités sur le sol national.