Israël / Russie : Les techniques procréatives au service d’une politique nataliste
Depuis 1990, la Russie connaît un déclin démographique presque continu : aujourd’hui peuplée de plus de 146 millions d’habitants, elle pourrait en perdre 4 à 12 millions d’ici 2035 ! Depuis 2000 et l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, une politique nataliste est donc mise en œuvre, avec pour objectif un taux de fécondité de 1,7 enfant par femme en 2024, contre 1,5 actuellement. Parmi les mesures prises figure le soutien à la FIV, comme l’explique l’AFP.
78 000 FIV prises en charge par l’État russe en 2018.
Ainsi, le nombre de FIV prises en charge chaque année par l’État est passé de 46 000 à 78 000 entre 2016 et 2018, selon le ministère de la Santé. L’objectif étant d’en rembourser 90 000 par an d’ici 2024. Depuis 2019, afin de réduire les délais d’attente, les cliniques privées peuvent réaliser des inséminations subventionnées par l’État. Outre le remboursement des aides à la procréation, cette politique nataliste parie sur une législation très libérale : il n’y a pas d’âge limite pour recourir à une AMP, accessible aux femmes célibataires, et la GPA est autorisée. Israël mobilise également les techniques de procréation pour porter sa politique nataliste. En effet, le pays affiche certes un taux de fécondité de 3 enfants par femme, l’un des plus élevés des pays riches, mais inférieur à ses voisins Palestiniens (4). Le pouvoir facilite donc et subventionne largement inséminations artificielles, FIV, dons de sperme et d’ovule. La GPA, autorisée jusqu’ici pour les couples hétérosexuels et femmes célibataires ayant des problèmes de fertilité, pourrait bientôt être ouverte aux couples homosexuels et hommes célibataires, après le récent jugement de la cour suprême considérant « discriminante » cette distinction.