La PMA post-mortem, sujet brûlant lors des débats sur le projet de loi bioéthique
« Rejetée de justesse à l’Assemblée nationale et au Sénat lors des débats sur la loi bioéthique 2020 après de longues discussions, la PMA post-mortem consiste à réaliser une AMP avec les gamètes du conjoint décédé. Elle est autorisée dans une vingtaine de pays européens comme la Belgique, l’Espagne ou le Royaume-Uni. En France, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) est opposé à l’insémination de sperme post-mortem, mais favorable à l’implantation d’embryons après le décès du conjoint, arguant que le projet parental est alors déjà engagé.
Un risque pour la construction psychique pour l’enfant.
La technique pose plusieurs questions éthiques. Du côté des psychiatres, on redoute l’impact d’un tel procédé sur l’enfant, comme l’a rappelé Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, lors des débats au Parlement, parlant d’un « risque de construction de l’enfant », mais aussi de la « vulnérabilité » de la personne en deuil qui prendrait une telle décision. En janvier dernier, le Conseil d’État a dû se prononcer sur la requête d’une veuve demandant le transfert des embryons conçus avec son époux décédé (stockés au CHU de Brest) vers l’Espagne – qui autorise la PMA post-mortem – pour vivre une troisième grossesse. Cela lui a été refusé.