La GPA, de plus en plus acceptée en France
En 2014, 44 % des Français étaient favorables à l’autorisation du recours à une mère porteuse (Ifop) ; en 2018, ils sont 64 % (Ifop) ; en octobre dernier, ils étaient 68 % (Odoxa). Un glissement de l’opinion et « des tendances qui montrent que progressivement les barrières sont en train de tomber », analyse Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop. Néanmoins, cette opinion est mouvante : en 2008, 61 % des Français soutenaient l’autorisation de la GPA, avant de descendre à 51 % en 2013, puis de remonter à 68 % aujourd’hui. Les résultats varient notamment selon le contexte social et politique autour de ces questions.
68 % des Français favorables à la GPA.
Pour certains, comme Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à Paris-Sud, plus qu’une approbation, ces chiffres montrent surtout une indifférence à la question. Du côté des opposants à la GPA, comme Ana-Luana Stoicea-Deram, sociologue et membre de l’association féministe Corp (Collectif pour le respect de la personne), on y voit également une « fabrication du consentement » : « Il y a encore quelques années, la présentation dans les médias de ce sujet complexe donnait lieu à une recherche d’équilibre entre les opinions “pour” et “contre”. Aujourd’hui, on se contente de mettre en avant des histoires personnelles de personnes publiques, comme Marc-Olivier Fogiel qui raconte dans un livre (Qu’est-ce qu’elle a ma famille ?, 2018) sa démarche de GPA aux États-Unis et qui a été reçu partout, sans que lui soit adressé aucun argument contraire. Sans surprise, l’opinion prend la même direction. »