Nouvelle-Aquitaine : Implantation commerciale : Agen impose sa loi
En décembre 2017, la cour d’appel d’Agen (Lot-et-Garonne) condamnait l’enseigne C&A à fermer son magasin installé sur une zone commerciale en périphérie de la préfecture du Lot-et-Garonne afin de préserver la vitalité du centre-ville. La communauté d’agglomération établissait ainsi un précédent qui a depuis structuré la doctrine commerciale de la ville : « Le développement du commerce en périphérie ne doit pas se faire au détriment du centre-ville », déclare aujourd’hui encore Jean Dionis du Séjour.
« Pourquoi pas élargir l’exclusivité à d’autres activités »
À l’époque, le maire d’Agen avait en effet posé des exclusivités pour le centre-ville en matière d’implantations commerciales. « En l’occurrence, nous estimons que les enseignes culturelles et de prêt-à-porter ont vocation à se situer en cœur de ville, contrairement aux achats encombrants comme le bricolage qui peuvent avoir intérêt, pour des raisons pratiques, à se situer en périphérie », ajoute Jean Dionis du Séjour. Suite au jugement C&A, la ville a donc pérennisé cette politique de restriction d’implantation commerciale en utilisant tous les outils d’urbanisme à sa disposition. « Les textes donnent de fait de plus en plus de pouvoir au maire qui peut ainsi davantage thématiser les activités autorisées selon les zones », relève le maire d’Agen qui se félicite du résultat obtenu en ayant de la sorte affiché une forte détermination politique : « Le taux de vacance commerciale en centre-ville est de 11 % contre 18 à 20 % dans des villes de taille équivalente. Dernièrement, H&M a ainsi choisi de s’installer en cœur de ville. Nous ne nous interdisons pas à terme d’élargir cette exclusivité à la puériculture par exemple ou au sport ».