« Le commerce est devenu un élément crucial d’attractivité de la ville »
Pourquoi la ville de Clermont-Ferrand s’est-elle dotée d’un poste de manager du commerce ?
La fonction a été créée en 2017 alors que le tissu économique était fragilisé : la vacance commerciale dans le centre-ville était alors de près de 10 % et de nombreux projets en périphérie menaçaient l’équilibre centre/périphérie. Le commerce est alors apparu comme un élément crucial d’attractivité de la ville. Dès lors, l’idée était de réunir autour de la municipalité tous les acteurs liés à cette problématique : les chambres consulaires, la Métropole, l’Office du tourisme, les unions commerciales…
En quoi consiste exactement votre fonction ?
Mon rôle est de faciliter le lien entre les commerçants et la ville. Cela passe par une connaissance fine du tissu commercial local en activité ou vacant. Je suis là aussi pour animer en transversalité avec les autres services le plan stratégique de la ville pour le commerce autour de 4 axes : la réglementation et l’urbanisme, la lutte contre la vacance commerciale via notamment une politique de préemption, le développement des halles et des marchés et enfin une politique événementielle concertée et innovante.
Faciliter le lien entre les commerçants et la ville.
Je coordonne également l’action des différents acteurs au travers d’un comité de pilotage mensuel, de réunions trimestrielles avec les commerçants et d’une Rencontre annuelle du commerce et de l’artisanat pour échanger avec eux sur les actions à mener.
Concrètement, par quoi cela s’est-il traduit ?
Pour lutter contre la vacance commerciale et la mono-activité, nous avons mis en place un droit de préemption commercial en nous appuyant sur un diagnostic pour suivre plus finement l’évolution du tissu commercial et artisanal. Cela nous permet d’avoir une politique plus proactive tant vis-à-vis des propriétaires que des porteurs de projets. Par ailleurs, la Halle Saint-Pierre qui était en déclin a été transformée en halle gourmande ouverte sur le quartier avec des animations (dégustation de bières, cuisine sur place du lycée hôtelier…). Depuis, une boulangerie, une confiserie, un restaurant végétalien et un fleuriste s’y sont installés. Nous avons également redynamisé nos braderies annuelles avec notamment une communication plus digitale en partenariat avec des instagrameuses. Aujourd’hui, notre taux de vacance est de 7,5 % et le chiffre d’affaires commercial en centre-ville a augmenté de 1,5 % en 2018.
Les formations de manager de centre-ville
En 2019, le Club des managers de centre-ville et de territoire (CMCV) inaugurait, avec le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), un programme de formation aux métiers du management de centre-ville. En janvier 2020, l’association nationale d’élus et de parlementaires Centre-Ville en Mouvement a lancé avec l’IAE de Caen le diplôme universitaire « Développeur Manager de Centre-Ville ».