Questions à… Pascal Madry, directeur de l’Institut pour la ville et le commerce
Les récentes politiques publiques en faveur de la revitalisation des territoires portent-elles leurs fruits ?
C’est un peu tôt pour évaluer leur impact. Dans le cadre d’Action cœur de ville, de nombreuses conventions ont été signées mais nous en sommes encore aux prémices. Un travail d’acculturation des élus est en cours qui s’appuie sur l’expérience de villes pionnières comme Mulhouse ou Arras. Les collectivités doivent définir une véritable stratégie de redynamisation de leur ville avec, par exemple, la constitution de Foncières Commerce pour mieux maîtriser la politique commerciale du cœur de ville. Les ORT [Opérations de revitalisation du territoire], quant à elles, bien que ne disposant pas de lignes budgétaires dédiées, participent à un meilleur équilibre entre centre-ville et périphérie.
Quelle est en général l’attitude des élus face à la question commerciale ?
Il y a l’école libérale qui laisse le marché libre et n’intervient qu’à la marge et l’école aménagiste où l’aménagement du territoire légitime une action publique. Mais globalement on constate encore une lecture très communale, en confetti, de l’équipement commercial des territoires. Or, c’est à l’échelle de l’aire urbaine qu’il faut mener une telle réflexion en évitant toute logique de compétition commerciale.
Quelle est dès lors la meilleure stratégie à adopter ?
D’abord, les villes doivent arrêter de penser que le commerce ne relève pas de leur compétence. Ensuite, il faut commencer par avoir une connaissance précise de son parc commercial (c’est rarement le cas), se doter de vrais outils d’intervention et créer de nouveaux espaces de dialogue entre public et privé.