Le centre commercial doit rester un lieu à taille humaine, intégré dans son territoire
Quel est le profil du centre commercial « nouvelle génération » ?
Il n’y a pas de profil type car chaque centre doit s’adapter aux spécificités locales et à l’offre existante. Le centre commercial doit rester un lieu à taille humaine, pratique, efficace, intégré dans son territoire. Nous devrons y trouver plus de services à la personne, comme par exemple les barbiers de La Barbe de Papa que nous accompagnons sur plusieurs sites, plus de loisirs également comme des salles d’escalade ou de trampoline, et bien sûr de la restauration. Nous devons aussi accélérer l’implantation de commerçants locaux, comme « La Chiffo » au centre commercial Carrefour Hérouville, magasin solidaire géré par une association caritative, ou des concepts événementiels comme « Le Repaire des Sorciers », un magasin dédié à l’univers d’Harry Potter, décliné dans une dizaine de centres.
Comment se traduit cette intégration dans le territoire ?
Elle se traduit dans toutes les dimensions du centre commercial : l’offre, l’insertion environnementale et urbaine, l’accessibilité, l’engagement en termes d’emploi et de solidarité locale, la lutte contre la fracture numérique… Elle passe par un partenariat étroit avec l’ensemble des acteurs publics et privés des territoires, comme lors de nos extensions à Saran (Orléans) ou à Cesson-Sévigné (Rennes).
Le digital renforce le lien de proximité avec le client.
Nous avons aussi une vocation d’utilité publique en quelque sorte. Nous l’avons vu pendant le confinement où l’ouverture des commerces de première nécessité a été plébiscitée. La santé enfin est un sujet que nous appréhendons en accueillant des cabinets médicaux dans nos sites.
Quel est l’impact du numérique et du e-commerce sur l’offre et le fonctionnement des centres commerciaux ?
L’e-commerce est l’opportunité d’accélérer collectivement notre transformation digitale. La maîtrise de la data et du numérique permet d’accompagner l’attractivité des magasins, par exemple avec le déploiement d’outils de commandes en ligne et de click & collect. Il permet aussi d’améliorer le parcours client grâce à l’IoT [Internet des objets] qui facilite la gestion thermique d’un centre. En fait, le digital n’éloigne pas le client. Au contraire, il renforce le lien de proximité. Nous avons pu l’observer lors de la crise où nos actions sur les réseaux sociaux ont permis d’informer et de rassurer tout en communiquant des messages de solidarité.
Quelle est la contribution d’une foncière comme la vôtre aux politiques d’urbanisme commercial des collectivités ?
Chez Carmila, nous n’avons pas vocation à créer de nouveaux centres. L’enjeu est de pérenniser nos actifs existants et leurs emplois, en répondant aux besoins du territoire. Notre connaissance du retail nous permet d’inaugurer des sites commercialisés à près de 100 % avec une majorité de premières implantations dans la zone. De même, la force de notre maillage territorial (215 centres commerciaux dans trois pays) et l’ancrage de nos équipes en région sont un atout pour « sourcer » les talents locaux, tant pour des commerces indépendants que pour des franchises. Enfin, nous sommes très vigilants à la complémentarité de notre offre à celle des centres-villes à proximité desquels nous sommes installés, car nous avons une vision globale de nos territoires. Nous engageons sur tous nos sites un dialogue partenarial avec les autorités publiques dès le début de nos projets.