Soutenir les commerces de proximité avec une approche territorialisée
Plus de deux ans après son lancement, quel bilan faites-vous du plan Action cœur de ville ?
J’ai tenu le 14 mai dernier un comité de pilotage interministériel et partenarial « Action cœur de ville » (ACV) qui a constaté la formidable dynamique du programme lancé par le gouvernement avec un montant d’engagements financiers de 1,2 Md€, très supérieur à nos prévisions, et le succès des dispositifs complémentaires comme « Réinventons nos cœurs de ville » ou les ORT (opérations de revitalisation de territoire). Ce sera la même philosophie de confortation des centralités qui caractérisera le programme « Petites villes de demain » que j’annoncerai prochainement.
La crise du Covid-19 ne risque-t-elle pas de compromettre les programmes de revitalisation commerciale des collectivités ?
Elle confirme, si besoin était, la pertinence des principes fondateurs du programme national ACV, à savoir appuyer le développement des villes moyennes en investissant prioritairement dans leurs cœurs de ville. Nous commencions à enregistrer les premiers résultats encourageants avec le recul de la vacance commerciale et la prise en compte des nouvelles attentes de proximité des consommateurs.
Repenser les périphéries commerciales sera un enjeu urbain majeur de cette décennie.
Beaucoup de commerçants et d’artisans sont cependant en très grande difficulté avec cette crise. Mon ministère élabore actuellement des mesures complémentaires spécifiques pour soutenir la modernisation des commerces de proximité avec là encore une approche territorialisée.
Comment comptez-vous répondre aux critiques émises par l’Assemblée nationale dans un rapport présenté en janvier dernier sur la Loi NOTRe ?
J’ai bien conscience des contraintes et rigidités de certaines dispositions qui exaspèrent les élus et alourdissent l’action publique locale. Il y a cependant un consensus pour ne pas recréer un « big bang » territorial après presque une décennie de réformes incessantes. La philosophie du projet de loi dit « 3D » que je prépare, après une large concertation, sera justement un acte de confiance envers les acteurs locaux, en clarifiant des compétences, en mettant de la souplesse dans de nombreuses procédures, en supprimant des normes inutiles, etc.
Quelle a été sur le terrain la contribution spécifique de l’outil ORT (Opération de revitalisation du territoire) institué par la loi ELAN ?
Avant les élections municipales, 174 ORT impliquant 246 villes avaient déjà été signées, et plusieurs centaines d’autres ORT sont en projet. Nous souhaitons enrichir ce dispositif, à la main des élus locaux, en en faisant un outil encore plus contributif à la transition écologique et à l’adaptation au changement climatique.
Quelles sont les premières initiatives de l’appel à projets « Repenser la périphérie commerciale » qui vous paraissent à ce jour les plus emblématiques de ce programme ?
Les travaux engagés sont très intéressants eu égard à la nécessité de requalifier, voire reconvertir, un certain nombre de zones commerciales périphériques. Les premiers actes seront publiés après l’installation des exécutifs intercommunaux. Il y a une cohérence à revitaliser les cœurs de ville et, en même temps, repenser les périphéries commerciales, ce qui sera un enjeu urbain majeur de cette décennie.