Périphéries des villes : le grand défi de la réhabilitation
Touchées également par les nouveaux modes de consommation et l’essor du e-commerce, les zones commerciales en périphérie doivent être repensées.
La question aura mis du temps à s’imposer. Longtemps angle mort de l’urbanisme, les périphéries, où se succèdent bien souvent ces commerces « en boîte » qui défigurent nos entrées de ville, tendent à devenir des friches urbaines.
Un taux de vacance supérieur à 8,5 %.
Depuis une dizaine d’années, les taux de vacance de ces zones commerciales (8,5 % en moyenne) sont parfois plus élevés qu’en centre-ville. « Les zones les plus affectées sont constituées de ce ventre mou de centres commerciaux et de galeries marchandes de taille moyenne ayant de faibles zones de chalandise et qui sont très dépendantes des fermetures de réseaux d’enseignes », note Pierre-Jean Lemonnier, directeur d’études de Bérénice, agence conseil en urbanisme commercial et économique.
Finie donc l’expansion à tout crin. L’heure est à la réhabilitation. Le gouvernement a lancé en 2017 un programme de soutien en ce sens sous la forme d’un appel à projets baptisé « Repenser la périphérie commerciale » (cf. p. 26-27). « Mais le sujet est encore nouveau. Ce sont des lieux compliqués à travailler au niveau foncier et économique où la question de la mixité avec de l’habitat par exemple n’est pas toujours simple à régler », souligne Pierre-Jean Lemonnier qui conseille avant toute chose « de mettre en place une gouvernance de la zone via un comité ou une association et d’élaborer un plan-guide permettant d’activer dans le temps des leviers opérationnels (restructuration privée, plan ZAC à tiroirs…) ».