L’attractivité et la proximité sont des tendances fortes
Comment Linkcity aborde la question de l’offre commerciale dans ses projets immobiliers ?
En tant qu’opérateur urbain, nous travaillons actuellement sur la création d’une vingtaine de quartiers en France représentant un investissement total de 3 milliards d’euros. Pour la plupart de ces projets, la question de l’urbanisme commercial se pose, que ce soit pour la création de centralités dans des zones en périphérie ou pour la revitalisation de centres-villes. La réflexion sur les commerces et les services de proximité se fait évidemment en étroite relation avec les collectivités.
Quelle valeur ajoutée leur apportez-vous sur ce type de dossiers ?
Nous avons notre propre méthode basée sur une analyse macro du site suivie d’une approche micro au travers notamment d’un jeu de rôle, le City Play, une démarche de design thinking impliquant toutes les parties prenantes. Par ailleurs, notre large réseau de partenaires nous permet de proposer aussi bien de grands acteurs du commerce que des acteurs locaux. Nous avons aussi la capacité d’intervenir dans des sites très contraints, où une activité économique ou commerciale doit être maintenue. Dans le 18ème arrondissement de Paris, nous allons ainsi créer un ensemble immobilier et une vie de quartier avec habitations, bureaux et commerces au-dessus d’un centre de bus de la RATP en exploitation.
Comment répondez-vous à l’enjeu du développement durable ?
Au-delà de la construction proprement dite, nous y répondons d’abord par la programmation en favorisant la proximité.
Pour la plupart de nos projets, se pose la question de l’urbanisme commercial.
Nous participons par exemple à la mise en place de plateformes de logistique urbaine pour diminuer l’impact du « dernier kilomètre » en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Ainsi à Paris au sein du premier quartier zéro carbone de la ville, l’Îlot fertile, et à Ivry-sur-Seine sur le site des anciennes imprimeries du quotidien Le Monde, nous créons deux plateformes logistiques, respectivement de 1 000 m2 et 6 000 m2, pour desservir les habitants et commerces de quartier.
Quelles sont aujourd’hui les tendances en termes d’usages ?
Elles répondent à deux attentes fortes : l’attractivité et la proximité. La première tendance porte sur le sport, les loisirs et la culture. Exemples : le nouveau concept de centre de l’UCPA avec hébergement, activités sportives et café qui sera installé en pied d’immeuble dans le quartier parisien de l’Îlot fertile, la future Scène digitale à Thiais-Orly qui accueillera des événements de e-sport ou encore la Cité du Goût avec commerces, food lab et mise en valeur du patrimoine, à la Chocolaterie, dans l’ancien siège de Nestlé France à Noisiel. Autres tendances : les circuits courts alimentaires grâce à l’agriculture urbaine à l’image des 4 000 m2 de zone maraîchère prévus en plein centre-ville de Dijon dans le quartier des Tanneries, mais aussi les projets inclusifs comme celui des Fabriques (1) dans les quartiers nord de Marseille où une manufacture collaborative accueille et accompagne les artisans locaux. Enfin, la préfiguration des activités, à travers l’urbanisme transitoire, en utilisant le patrimoine d’un site avant sa mise en chantier. Sur l’ancien site logistique des 3 Suisses, La Maillerie (2) à Villeneuve d’Ascq-Croix propose ainsi, autour de la Maison du projet urbain, un estaminet, des locaux associatifs et un musée sur le vépéciste.
(1) Co-développement Linkcity et UrbanEra
(2) Co-développement Linkcity et Nodi