« Notre organisation glocale* nous rend particulièrement efficaces et résilients face aux crises »
En quoi la crise sanitaire du Covid-19 a-t-elle modifié vos pratiques ?
Tout d’abord, rappelons qu’il n’y a aucun risque de contamination de l’eau potable. Le virus est facilement détruit à l’aide de nos méthodes traditionnelles (ozonation, ultra-violets, charbon actif, chlore…). Boire de l’eau du robinet ne présente donc aucun risque. L’OMS et la Direction générale de la santé ont confirmé à plusieurs reprises que ce virus est totalement inactivé par les traitements mis en œuvre. Pour assurer notre mission de service public, nous avons adapté notre organisation en application des consignes gouvernementales. Nous avons basculé 30% de nos 15 000 salariés en télétravail, mais les autres ont besoin d’être sur le terrain, dans les usines de production d’eau potable, les stations d’épuration, sur la voirie pour maintenir et réparer les canalisations, voire chez les particuliers en cas d’urgence. Nous avons assuré la mise en sécurité des personnels et organisé des rotations d’équipe. Nos outils digitaux ont été mis à disposition de l’ensemble des équipes, en multipliant la capacité de notre bande passante par dix et, surtout, en les sécurisant. Partout, toutes nos équipes ont fait preuve d’un engagement sans faille pour continuer à assurer la mission de service public qui est la nôtre.
Quels sont les atouts de Veolia pour traverser cette crise ?
Notre plan de continuité d’activité est rendu d’autant plus efficace que notre organisation est glocale. Mise en place il y a plus de deux ans dans nos activités eau en France, cette organisation favorise une forte proximité avec les territoires, synonyme de confiance. La force d’un grand groupe est également un atout majeur, pour assurer l’approvisionnement en matériels de protection, dialoguer avec les autorités, définir des orientations communes qui produisent de la clarté et renforcent le sentiment de sécurité des collaborateurs. En interne, des cellules de pilotages se sont réunies quotidiennement pour décliner les directives, les adapter en local, et anticiper les mesures à prendre pour apporter des réponses à l’ensemble des équipes, des clients, ainsi qu’aux citoyens. Dans ce contexte, notre résilience a fait ses preuves grâce à notre expérience et notre préparation.Les retours que nous avons eus de nos clients, élus et services des collectivités locales, montrent qu’ils apprécient la qualité du service que peut rendre une organisation mutualisée comme la nôtre, en temps de crise.
Comment voyez-vous les conséquences de cette crise à moyen et long-terme ?
Comme d’autres services publics, l’eau était entrée ces dernières années dans une spirale du low-cost. Cette crise permettra sans doute de mieux reconnaître la valeur ajoutée de ces métiers vitaux.
Cette période devrait permettre d’accélérer la digitalisation chez nos clients.
Déjà amorcée avant la crise, la tendance à des contrats plus étendus, en lieu et place de multiples contrats morcelés (pour l’eau, l’assainissement, la distribution…) synonymes de problématiques d’interfaces, devrait également se poursuivre. Par ailleurs, cette période devrait permettre d’accélérer chez certains de nos clients la digitalisation que nous avions déjà largement entamée et qui nous a été très utile dans nos relations avec eux. De façon générale, il faut souhaiter une prise de conscience accrue et une accélération de la transformation écologique des entreprises, en lien avec les réflexions en cours sur leur raison d’être. C’est un sujet sur lequel Veolia est en pointe grâce, notamment, à la forte impulsion de notre président Antoine Frérot. Avec cette crise, nous avons pu éprouver de façon approfondie toutes les orientations que nous avons données à l’entreprise depuis deux ans.
* N.D.L.R. : contraction des mots global et local