QUESTIONS À… Patricia Blanc, directrice générale de l’agence de l’eau Seine-Normandie
En quoi consistent les « paiements pour services environnementaux » que vous expérimentez ?
Les PSE sont prévus par le plan biodiversité de 2018 (qui y consacre 150 millions d’euros) et les Assises de l’eau (clôturées en juin 2019). Ils servent à rémunérer les agriculteurs dont les pratiques préservent les zones de captage, et donc la qualité de l’eau. Ce dispositif novateur et ambitieux est fondé sur une obligation de résultats, et non plus seulement de moyens. Ainsi, sur un projet expérimenté en Normandie, des mesures sous-racinaires des nitrates dans les sols sont effectuées une fois par an après les cultures, et le paiement se fait selon un barème déterminé à l’avance selon l’état de départ, les objectifs visés et le type de culture concerné.
Quelles différences avec les aides à l’agriculture bio prévues dans le cadre de la PAC ?
La PAC prévoit des aides à la conversion et au maintien de l’agriculture bio, mais les procédures administratives sont parfois lourdes, les budgets se réduisent au fil du temps et cela ne devrait pas s’arranger avec la prochaine PAC post Brexit. Par ailleurs, les PSE ne sont pas réservés au bio, mais sont aussi destinés à des cultures telles que le chanvre, l’élevage en herbe… qui limitent les intrants.
Où en est cette expérimentation et quelles sont ses perspectives ?
En dehors d’Eau de Paris qui vient de faire approuver son dispositif par la Commission européenne, seules deux intercommunalités normandes ont versé des PSE à des agriculteurs. Mais le dispositif a vocation à être généralisé. A l’agence de l’eau Seine-Normandie, nous avons retenu 11 projets sur les 15 reçus dans le cadre de l’appel à manifestations d’intérêt clôturé en janvier. Ces projets devraient être mis en œuvre en 2020 et 2021.