Israël : L‘Etat hébreu, à la pointe de l’innovation aujourd’hui comme hier
Face à la menace du stress hydrique, Israël exploite les technologies actuelles pour demeurer un leader mondial des eaux usées, de l’irrigation et du dessalement.
Avec 80% de ses eaux usées récupérées pour une utilisation agricole, Israël est un champion mondial en la matière. Rien d’étonnant à cela, car depuis sa naissance en 1948, l’Etat implanté sur un territoire désertique multiplie les innovations pour pallier la rareté de sa ressource, bien longtemps avant que le changement climatique et la démographie ne fassent de l’approvisionnement en eau une préoccupation mondiale.
Israël exporte 2 Md$ de technologies hydrauliques innovantes par an.
David Ben Gourion, l’un de ses pères fondateurs, ne rêvait-il pas de « faire refleurir le désert » ? Les premiers centres de recherche et développement spécialisés dans l’irrigation, le traitement des eaux usées et la désalinisation ont vu le jour dès les années 60. En 1965, Netafim (« gouttes d’eau » en hébreu) met au point le « goutte-à-goutte » dans un kibboutz. Le concept deviendra un produit d’exportation très prisé, et Netafim demeure aujourd’hui encore un leader du secteur. Grâce au meilleur rendement par m3 consommé au monde, Israël est parvenue à abaisser de façon spectaculaire sa consommation agricole d’eau tout en augmentant sa production, exportée à 80%. Côté eau potable, le pays est aujourd’hui alimenté par cinq usines de dessalement aux plus hauts standards internationaux.
Internet des objets et big data modernisent les technologies
Israël n’a cessé depuis les années 1960 de miser sur la « Water Tech ». Plusieurs centaines d’entreprises et de startups planchent en permanence sur de nouvelles solutions techniques et leurs débouchés économiques. Cela permet au pays d’exporter chaque année pour 2 milliards de dollars de technologies hydrauliques. En 2018, Tel Aviv a par ailleurs lancé avec New Delhi un fonds d’investissement technologique doté de 40 millions de dollars sur 5 ans, portant notamment sur l’Internet des objets (IoT) dans l’irrigation, le traitement des eaux usées et la prévention des inondations. Un autre partenariat avait été signé en 2017 avec la Chine, autour notamment de « la conservation et la purification de l’eau ». Des startups comme Manna et SupPlant continuent de perfectionner le principe du goutte-à-goutte grâce au big data et à l’Internet des objets. L’intelligence artificielle permet à une autre startup, Utilis, de géolocaliser précisément les fuites en analysant les clichés d’un satellite japonais spécialisé. Lishtot utilise aussi des capteurs intelligents pour détecter les polluants dans l’eau potable, puis agréger ces informations sur une carte afin d’illustrer la qualité de l’eau potable dans le monde. En 15 ans, Atlantium Technologies est devenue un leader mondial du traitement des eaux municipales, industrielles et de ballast par ultraviolets à une échelle industrielle en évitant tout produit chimique. Quant à Watergen, récompensée du prix « Tech for a better world » lors du Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas en 2019, elle transforme l’air en eau.