QUESTIONS À… Laurianne Rossi, députée (LREM) des Hauts-de-Seine, co-rapporteure de la mission sur les perturbateurs endocriniens
Quels sont les principaux enseignements de ce rapport ?
Les emballages en plastique, quelle que soit leur composition, y compris les plastiques alternatifs (biosourcé et/ou biodégradable), contiennent des additifs qui leur confèrent souplesse, couleur, etc. La plupart de ces additifs (les phtalates notamment) sont des perturbateurs endocriniens aux effets avérés sur la santé humaine (cancers, troubles de la fertilité, malformations congénitales, obésité…), qui peuvent migrer vers les produits emballés lors du réchauffage ou même à température ambiante en cas de chocs.
Ces phtalates peuvent-ils contaminer autre chose que les produits emballés ?
Oui, ils se retrouvent dans les eaux usées et dans la nature sous la forme de déchets, notamment de micro et nano plastiques. De ce point de vue, le recyclage du plastique ou encore le bioplastique biodégradable présentent des risques de dissémination dans l’environnement. On retrouve ainsi des phtalates en Méditerranée. Les additifs du plastique ont aussi des impacts sur les écosystèmes, tels que des phénomènes d’intersexuation parmi la faune aquatique, et se retrouvent dans la chaîne alimentaire.
Quelles sont les préconisations de la mission ?
Il faut poursuivre la recherche, faire évoluer la réglementation, notamment le règlement européen REACH qui ne reconnaît aujourd’hui qu’une infime proportion des phtalates, développer la surveillance des milieux aquatiques… Et pour tous les objets en plastique au contact du corps, y compris les cosmétiques et les médicaments, étudier des alternatives. La France compte de belles industries dans l’inox, le verre ou la céramique, et l’exemple des pailles montre que des alternatives sont possibles et acceptées par les consommateurs.