Bretagne • A Lanester, l’association Défis mise depuis plus de dix ans sur l’économie circulaire
C’est sans doute l’une des plus anciennes structures engagées sur le terrain de l’inclusion numérique. Fondée en 2007 à Lanester (Morbihan), l’association Défis s’est dans un premier temps attaquée à la fracture numérique par le versant de l’accès aux équipements et aux outils. «Les fondateurs ont commencé par structurer une filière de réemploi de matériel et par proposer aux adhérents de l’association d’acheter un ordinateur à bas coût ou de bénéficier d‘un prêt gratuit», raconte Mickaël Leblond, l’actuel directeur. Un modèle d’économie circulaire avant l’heure, qui en l’espace de dix ans a donné lieu à un véritable petit marché local. En 2018, Défis a ainsi collecté 788 terminaux (ordinateurs, moniteurs, imprimantes, scanners) et en a distribué 410. Et depuis 2007, 1 200 familles ont été équipées.
10 000 heures de formations dispensées depuis 2007
Très vite, la problématique des usages a émergé. Convaincus que la fracture ne peut se combler de manière pérenne que par une approche globale centrée sur la facilitation des pratiques, Défis a mis sur pied une offre de formations ciblant les particuliers, mais aussi les professionnels.
En dix ans, 1 200 familles ont été équipées de matériels numériques.
Formations auprès des jeunes sur les techniques de recherche d’emploi pour le compte de la Mission locale, sessions autour des minima sociaux commandées par le département du Morbihan, programmes sous tutelle régionale autour du Visa Internet Bretagne, modules estampillés “promeneurs du Net” pour le compte de la CAF. Défis est également contributeur de Digiskol, une préformation aux métiers du numérique portée par le GRETA de Lorient et labellisée Grande école du numérique. « Chaque année, une centaine de personnes suivent le programme phare “numérique au quotidien”, un parcours de 10 heures de formation », souligne Mickaël Leblond, qui estime à au moins 10 000 le nombre d’heures de formation dispensées auprès des familles depuis 2007. Un DLA (diagnostic local d’accompagnement) financé par la région Bretagne a dernièrement aidé l’association, qui fonctionne pour moitié sur l’autofinancement, à requalifier son action autour de quatre axes : l’autonomie numérique, le numérique collaboratif, la redistribution matérielle et le réemploi informatique, le soutien aux acteurs de l’économie sociale et solidaire.
Morbihan : une stratégie réticulaire
« Une constellation d’actions menées par les différents acteurs de l’action sociale » : c’est ainsi que Jeannine Le Courtois, directrice du développement social et de l’insertion du département du Morbihan, qualifie le travail d’inclusion numérique à l’échelle de son territoire. CCAS, CPAM, CAF, Pôle emploi, Carsat, MSA… Chaque structure a désigné deux personnes référentes pour animer un comité technique et cimenter le réseau avec le département. Le territoire a été découpé en sept sous-réseaux réunissant une fois par trimestre une vingtaine de référents. «En juin 2018 le réseau d’inclusion comptait 179 structures affilées. En septembre 2018, elles étaient 219», précise Jeannine Le Courtois.