L'Abécédaire des Institutions
Menu
  • Actualités
    • Interviews
  • Qui sommes-nous ?
  • Nos éditions
    • Cahiers mensuels
    • Éditions spéciales
  • Nos partenaires

« L’idée qu’un enfant est toujours éducable est un principe qui reste actuel »

23/04/2020
  • Territoires et hommes en action
    • Interview
Édouard Durand, juge des enfants au tribunal de grande instance de Bobigny

 

Fin 2018, vous alertiez dans une tribune collective sur le manque de moyens des juges des enfants. Les choses ont-elles évolué depuis ?

Oui, sur plusieurs plans. L’écho de cette tribune auprès du grand public a d’abord permis d’alerter les pouvoirs publics sur les difficultés de mise en œuvre des mesures d’aide à l’enfance. En ce qui concerne la Seine-Saint-Denis, suite à cette tribune, des dispositions ont été prises afin de diminuer les délais d’attente de mise en œuvre des mesures de protection. Un service associatif habilité supplémentaire pourra réaliser des mesures d’investigation dans les délais les plus brefs possibles.

Quel est l’impact de ce manque de moyens dans l’exercice de votre mission ?

Nous avons les moyens de protéger en urgence un enfant en grand danger dans sa famille. En revanche, nous ne trouvons pas toujours un lieu d’accueil adapté à ses besoins. De même, pour les mesures de milieu ouvert où l’enfant reste dans son foyer, les délais d’attente pour l’application de mesures d’investigation ou éducatives peuvent prendre plusieurs mois. Or, l’éducation d’un enfant n’attend pas. Le modèle de la justice des mineurs en France est basé sur un jugement après mesures éducatives. Encore faut-il avoir les moyens de mettre en œuvre ces mesures éducatives.

Le département de Seine-Saint-Denis est-il symptomatique de ces carences ?

J’ai été juge des enfants dans plusieurs départements urbains et ruraux. La Seine-Saint-Denis fait partie de ces territoires composés d’une population jeune et pauvre nécessitant des mesures de protection de l’enfance plus importantes.

Encore faut-il avoir les moyens de mettre en œuvre des mesures éducatives.

Mais ce département a également une très grande capacité d’innovation comme en témoigne l’Observatoire des violences faites aux femmes, porté par Ernestine Ronai, et qui a imaginé des partenariats et des dispositifs comme le téléphone « grave danger », les mesures d’accompagnement protégé ou l’ordonnance de protection qui sont aujourd’hui généralisés au niveau national.

La réforme de l’ordonnance de 1945 vous paraît-elle aller dans le bon sens ?

Toute réforme doit rester fidèle aux principes qui ont guidé le gouvernement provisoire de 1945 exprimés dès les premières lignes de l’ordonnance : « Il est peu de problèmes aussi graves que ceux qui concernent la protection de l’enfance, et, parmi eux, ceux qui ont trait au sort de l’enfance traduite en justice. La France n’est pas assez riche d’enfants pour qu’elle ait le droit de négliger tout ce qui peut en faire des êtres sains. » L’idée qu’un enfant est toujours éducable est un principe qui reste actuel.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de la délinquance juvénile ces dernières années ?

J’ai des motifs d’inquiétude devant les passages à l’acte des enfants qui peuvent commettre des actes d’une violence extrême avec parfois un défaut d’empathie. Maurice Berger, pédopsychiatre, a très bien analysé les ressorts de la violence chez les jeunes. Devant un tel constat, je pense qu’il faut d’autant plus soutenir la créativité des professionnels qui travaillent avec la jeunesse.

LIRE AUSSI :

  • Pour ou contre ? Un débat qui ne s’arrête jamaisPour ou contre ? Un débat qui ne s’arrête jamais
  • L’autopartage cherche encore son modèleL’autopartage cherche encore son modèle
  • « Savoir vous écouter… pour faire du sur-mesure »« Savoir vous écouter… pour faire du sur-mesure »
  • Des opérations lourdes pratiquées en ambulatoireDes opérations lourdes pratiquées en ambulatoire
  • QUESTIONS À… Florence Lambert, présidente-directrice générale de GenviaQUESTIONS À… Florence Lambert, présidente-directrice générale de Genvia
  • Organiser une meilleure collaboration entre médecine de ville et hôpitalOrganiser une meilleure collaboration entre médecine de ville et hôpital
  • Couverture territoriale : entre réseaux des villes et réseaux des champsCouverture territoriale : entre réseaux des villes et réseaux des champs

Article suivant >>
<< Article précédent
Dernier_CahierCliquez ici pour feuilleter
le cahier intéractif
Liseuse Flippad

Disponible sur tous les supports

Téléchargez l'application iOS Téléchargez l'application Android Feuilletez nous publications en ligne

Nos partenaires

Organigramme du gouvernement

Organigramme du gouvernement Cliquez ici pour télécharger
l'Organigramme du gouvernement

Les derniers numéros

Dernier cahier de lCliquez ici pour feuilleter
le cahier intéractifLiseuse Flippad
Dernier cahier de lCliquez ici pour feuilleter
le cahier intéractifLiseuse Flippad
Dernier cahier de lCliquez ici pour feuilleter
le cahier intéractifLiseuse Flippad
Voir tous les cahiers >>
logo-labecedaire

L’Abécédaire des Institutions
30, Rue du Chemin Vert
75011 Paris
labecedaire@labecedaire.fr

L’Abécédaire des Institutions
a rejoint depuis mai 2018 logo-publics-consultants

Plan du site

  • Accueil
  • Actualités
  • Interviews
  • Qui sommes nous ?
  • Cahiers mensuels
  • Éditions spéciales
  • Nos partenaires
  • Mentions légales
  • Données personnelles et Charte cookies

Catégories

  • Actualité et repères
    • En direct des assemblées
  • Questions et enjeux
  • Tendances et solutions
    • Interview
  • Territoires et hommes en action
  • Ça se passe en Europe et ailleurs

©2022 L’Abécédaire des Institutions - Tous droits réservésDéveloppement application magazine et site - Flippad Digital Solutions

Scroll to Top