Occitanie : Toulouse : le téléphérique va connecter des pôles clés
Bienvenue à bord. Un téléphérique va bientôt relier, en seulement 10 minutes, l’Oncopole (Institut universitaire du cancer, 10 000 emplois), le CHU Rangueil (210 000 consultations médicales par an) et l’Université Paul Sabatier (30 000 étudiants), trois équipements stratégiques du sud de Toulouse. Chacun de ces sites aura sa propre station. Baptisé Téléo, ce moyen de transport permet d’enjamber l’un des rares reliefs de la Ville rose, la colline de Pech David, ainsi que la Garonne. Il devrait être emprunté par 8 000 personnes par jour. « Grâce à Téléo, le temps de parcours entre les sites sera réduit par quatre. Actuellement, les Toulousains qui souhaitent faire ce parcours doivent prendre leur voiture, et emprunter la rocade, déjà très encombrée », observe Jean-Michel Lattes, président de Tisséo Collectivités. Et, avec 15 000 habitants supplémentaires chaque année, la métropole de Toulouse doit innover. « Dans dix ans, la collectivité devra gérer 500 000 déplacements/jour supplémentaires », ajoute-t-il.
Relié au réseau existant
Long de 3 km, doté de seulement cinq pylônes, Téléo sera le plus long téléphérique urbain de France. Connecté avec la ligne B du métro et le réseau de bus Linéo, il s’inscrit dans un plan global de mobilités. Téléo sera ainsi complété par la création de deux nouveaux axes de transport, vers l’est (Zac Toulouse Aerospace et future Zac Malepère) et l’ouest (gare de Colomiers). Un nouveau parking relais de 500 places sera par ailleurs réalisé à proximité de l’Oncopole, pour favoriser l’intermodalité.
Téléo sera le plus long téléphérique urbain de France.
D’après l’opérateur, ce mode de transport sera « 30 fois moins polluant que la voiture. 100% électrique, il ne nécessite qu’un seul moteur pour entraîner tout le système et bénéficie d’un système unique de freinage ». Avec une hauteur de survol importante (jusqu’à 70 mètres), Téléo offrira une vue imprenable sur la capitale d’Occitanie. Mais la vocation initiale de l’équipement n’est en rien touristique. Aux heures de pointe, sa fréquence sera équivalente à celle du métro, avec une cabine toutes les 1 minute 30 secondes. La capacité sera de 1 500 voyageurs par heure et par sens. L’installation, accessible aux personnes à mobilité réduite, comptera au total 15 cabines, d’une capacité de 34 places. L’espace intérieur des cabines permettra l’embarquement de vélos.
Un investissement de 82,41 M€
Côté calendrier, après un avis favorable de la commission d’enquête publique, en avril 2019, Tisséo Collectivités, maître d’ouvrage, a lancé les travaux en septembre 2019 et prévoit une mise en service en décembre 2020, en même temps que la nouvelle ceinture sud du réseau de bus Linéo. La réalisation du téléphérique est menée par un groupement piloté par le Français Poma, leader mondial du transport par câble. Financé par Tisséo Collectivités, le budget de l’opération s’élève à 82,41 millions d’euros (conception, réalisation, opérations d’accompagnement, maîtrise d’ouvrage) et devrait bénéficier de subventions. Un coût « raisonnable, comparé à d’autres systèmes de transport. La dimension efficacité/coût est importante, souligne Jean-Michel Lattes. Le téléphérique est peu utilisé en France dans le domaine urbain. Pourtant, cet outil permet d’opérer des connexions auxquelles on ne penserait pas forcément. » A terme, Téléo pourrait être prolongé vers Montaudran (1,5 km de plus) et Basso Cambo (3 km de plus).