Les collectivités à l’assaut des mobilités douces
Pour développer les mobilités douces, la palette des outils à disposition des autorités organisatrices est vaste. Exemples à Arras, Briis-sous-Forges, Montpellier, Lille et Marseille.
Les initiatives fusent en matière de mobilités douces. Dans le cadre de sa nouvelle DSP, mise en place en janvier 2019 et attribuée à Keolis, la communauté urbaine d’Arras a mis en place deux navettes (7 et 21 places) desservant les parcs d’activité Actiparc et Artoipole, et établi des liaisons régulières entre les communes rurales et le centre-ville, via une navette électrique de 21 places (350 000 voyageurs/an). La flotte de 62 bus va passer progressivement au gaz : de 20% en 2020 à 100% en 2026, pour un investissement de 18,4 millions d’euros sur la période 2018-2025. A Briis-sous-Forges (Essonne), pour diminuer les embouteillages sur l’autoroute A10, la communauté de communes du Pays de Limours a mis en place, avec le financement de l’Etat et de la région Ile-de-France, un système de navette rapide entre une gare autoroutière et la station RER de Massy-Palaiseau. Depuis novembre 2017, les bus peuvent emprunter une voie dédiée dans le sens Province-Paris de l’autoroute A10. Plus de 300 bus de lignes régulières empruntent chaque jour ce tronçon. Le succès du dispositif génère aujourd’hui des bouchons… de passagers dans la gare autoroutière où les franciliens abandonnent leur voiture. Une solution d’avenir, à dupliquer sur les axes les plus encombrés, selon Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France : « On peut faire rouler des trains de bus sur autoroute, c’est plus efficace et moins coûteux », déclare-t-elle.
Marseille : 7 Md€ investis pour rendre l’air respirable
A Montpellier, la TaM avait innové dès 2014 en matière d’information aux voyageurs, d’acquisition de titres ou d’abonnements, à travers la plateforme dématérialisée Emma (espace multimodal Montpellier Agglomération). Les équipes ont développé la solution M’Ticket, permettant de naviguer sur le réseau de façon fluide. « Les parkings gérés par la TaM et le stationnement sur voirie font partie de la solution, avec des alertes indiquant que l’heure va être dépassée, ajoute Abdi El Kandoussi, président de TaM. Les paiements s’effectuent par smartphone. » Lancée en septembre 2019, l’application a été téléchargée 60 000 fois. » A Lille, la MEL (Métropole européenne de Lille) et la préfecture ont limité en 2019 la vitesse à 30 km/h en centre-ville et à 70 km/h sur le périphérique. La MEL a mis en place le 13 décembre une zone à faible émission dans 11 communes (60 km2), qui interdira à partir de 2021 la circulation aux véhicules les plus polluants. A Marseille, Martine Vassal, présidente de la métropole, a interdit La Canebière et ses abords aux voitures, soit 22 hectares piétonnisés. Le plan de déplacement urbain (PDU), voté en décembre, prévoit de réduire de 50% l’usage de la voiture en ville avec la mise en place d’une ZFE. Ainsi que 10 000 places de stationnement périphérique, de nouveaux bus et tramways et la création de 500 km de pistes cyclables. Un chantier global de 7 milliards d’euros, pour rendre l’air respirable, à l’horizon 2030, dans la 2e ville la plus polluée d’Europe.
Qualité de l’air : les efforts paient
A Lille, la mise en place de mesures de circulation différenciée porte ses fruits. Atmo Hauts-de-France note, sur dix ans, un recul de près d’un tiers du dioxyde d’azote et des particules PM10. A Strasbourg, une baisse significative d’émissions de particules est observée sur la zone en site propre de la gare et sa voie réservée aux bus. Les mesures peuvent être aussi défensives : Le Havre Seine Métropole a expérimenté, le 24 janvier, la gratuité des transports publics, suite à une alerte à la pollution de l’air.