La gratuité des transports en commun, une révolution réaliste ?
Pour lancer sa campagne, Anne Hidalgo, maire PS de Paris, a annoncé la couleur avec une mesure choc : la gratuité des transports en commun pour les moins de 18 ans. A Montpellier, Michaël Delafosse, conseiller PS d’opposition, a proposé, dès septembre, la gratuité des transports dans la métropole. Les arguments sont connus : urgence climatique, santé environnementale, congestion automobile, pouvoir d’achat, attractivité des centres villes. La mesure est effective à Dunkerque, Châteauroux, Niort et Aubagne, pour citer les agglomérations les plus significatives. A Dunkerque, depuis la mise en place de la gratuité des transports en septembre 2018, la fréquentation des bus a bondi de 65% en semaine, et de 125% le week-end. Une étude des chercheurs de l’association VIGS (Villes innovantes et gestion des savoirs) estime que le réseau a gagné 50% de nouveaux usagers, notamment des retraités et des cadres. 48% des nouveaux usagers du bus ont délaissé leur voiture. Les parkings du centre, désormais en partie vides, pourraient être reconvertis en logements ou commerces. D’après la Banque des territoires, sur 250 réseaux en France, 21 réseaux ont mis en place la gratuité. Huit autres proposent une gratuité partielle – sur certains périmètres ou à certaines périodes de la semaine. Pour Jean Coldefy, spécialiste des transports, la gratuité est envisageable dans les petites villes, « où le transport a une utilité sociale ». Mais il est opposé à la mesure dans les grandes villes. « Pourquoi rendre gratuit quelque chose qui n’est payant qu’au quart du coût ? Pourquoi le rendre gratuit pour des cadres qui pourraient le payer ? »