« Donner la priorité aux déplacements du quotidien »
Quelles sont les priorités de la LOM en matière de mobilités douces ? Quels sont les freins possibles ?
La loi d’orientation des mobilités (LOM) apporte une réponse forte et innovante pour des transports plus propres. Nous avons fixé le cap de la fin des ventes de voitures à énergies fossiles carbonées d’ici 2040. Pour y parvenir, des actions majeures et dans tous les domaines doivent être déployées dès à présent pour développer les mobilités douces. Pour le vélo par exemple, la LOM prévoit de nombreuses mesures qui vont dans ce sens : par exemple, le stationnement sécurisé des vélos deviendra obligatoire dans les gares et les pôles d’échanges à partir de 2024. L’emport de vélo dans les trains neufs devient également obligatoire. Le forfait mobilité durable permet aux employeurs publics et privés d’indemniser jusqu’à 400 €/an les employés qui vont au travail à vélo ou en covoiturage.
L’État veut faire de la France un pays de cyclistes. Pourquoi ?
Le vélo, c’est aujourd’hui environ 3% des déplacements en France, 8% en Belgique et 29% aux Pays-Bas. Notre objectif, c’est 9% en 2024. Pourquoi ? Parce que le vélo permet de répondre, à sa mesure, à des questions de société majeures : outils de la transition écologique et énergétique, le vélo et la marche sont aussi des réponses aux enjeux de santé publique, notamment de lutte contre la sédentarité et de pouvoir d’achat.
Comment y parvenir ?
Tout le monde doit s’y mettre. Les communes et les intercommunalités bien sûr, qui peuvent adopter des politiques cyclables ambitieuses quel que soit le type de territoire : développement des aménagements cyclables, développement du stationnement, apprentissage du vélo par les enfants.
60% des déplacements en voiture en France font moins de 5 km, soit 20 minutes à vélo.
Avec la LOM, les plans de mobilités (anciens PDU) devront d’ailleurs comporter un volet « marche et vélo ». Les départements et régions aussi sont des acteurs essentiels qui peuvent aménager les routes départementales, rendre accessibles aux vélos lycées et collèges, et développer les vélo-routes pour le tourisme.Les entreprises ont aussi leur rôle à jouer. Les employeurs doivent inciter leurs employés à venir sur leur lieu de travail en vélo ou en covoiturage. Les professionnels du cycle, bien sûr, en continuant d’innover : je pense aux vélos à assistance électrique, et au développement de services de réparation, d’équipement, etc… 60% des déplacements en voiture en France font moins de 5 km, soit 20 minutes à vélo. Le vélo a une belle marge de progression !
Quel rôle devra jouer l’État dans le financement des mobilités de demain ?
La LOM porte une démarche inédite avec une programmation des investissements inscrite dans la loi qui permet de sortir des promesses non financées du passé et de définir pour la première fois de façon claire, priorisée et financée, la politique d’investissement dans les transports pour la prochaine décennie. Il s’agit d’investir beaucoup plus pour nos transports, mais aussi beaucoup mieux en donnant une priorité claire aux déplacements du quotidien. Concrètement, c’est une programmation des investissements de 13,4Md€ sur la période 2018-2022, soit une augmentation de 40% par rapport à 2013-2017.