Le numérique porte la voix du patient-expert
Signalement-sante.gouv.fr : cette plateforme en ligne ouverte à tous doit faciliter la centralisation des déclarations d’événements indésirables dans le domaine de la santé. Pour les patients, communiquer directement l’observation des effets indésirables de leur traitement permet d’alerter le centre régional de pharmacovigilance, qui étudie les faits et les transmet à l’ANSM. Celle-ci peut alors mettre en œuvre les actions adéquates selon les cas : retrait du marché, information des professionnels de santé, ou encore modification des conditions d’utilisation.
Promouvoir le réflexe de signalement auprès du public.
Pour l’inspectrice générale de santé publique à la DGS (Direction générale de la santé) Anne-Marie Gallot, la meilleure collecte des informations de pharmacovigilance crée aussi l’opportunité de mieux organiser le système de prise en charge tout en limitant les dépenses car, selon elle, « 15% des dépenses des établissements de santé seraient en lien avec des évènements indésirables ». Pour cela, il est indispensable de développer une « culture non punitive » auprès des professionnels et de promouvoir le réflexe de signalement auprès du public. Mais les associations de patients attendent des preuves d’efficacité de la plateforme. D’après Georges-Alexandre Imbert, président de l’Association d’aide aux victimes des accidents de médicaments, cette plateforme – comme toute initiative visant à limiter les risques d’accidents liés aux médicaments – est une avancée. Il craint toutefois « un risque d’embouteillage » des centres régionaux de pharmacovigilance. Pour lui, une solution pour améliorer la pharmacovigilance viendra du « suivi en temps réel de l’ensemble des dossiers médicaux des Français grâce au big data ».