« Il faut d’abord organiser le réseau pour répondre à une volonté politique »
Quand on pense au groupe RATP, on pense au métro parisien. Or, votre société développe et exploite des réseaux de transports dans le monde entier ? Qu’en est-il en France ?
Aujourd’hui, en France, RATP Dev a constitué cinquante filiales avec près de 5 000 salariés. Nous sommes présents en Ile-de-France bien-sûr, mais aussi dans les régions des Hauts-de-France, d’Auvergne-Rhône-Alpes, du Centre-Val de Loire et de la Bretagne. Récemment, nous avons remporté six appels d’offres : le CDG express qui reliera la gare de l’Est à Roissy, le réseau de tramway et de bus de l’agglomération d’Angers Loire métropole, le réseau de bus, tram et le téléphérique de Brest Métropole, les réseaux de bus de Saint-Malo Agglomération, de la communauté d’agglomération Creil Sud Oise et de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise. Nous sommes opérateurs de transports à la demande et de personnes à mobilité réduite, de transports par câble, par bus et autocars, de tramway et de lignes ferroviaires mais aussi de navette maritime avec, par exemple, le réseau intermodal de Lorient Agglomération.
Les collectivités consacrent une part importante de leurs investissements aux transports. Ont-elles des attentes d’optimisation ?
Pour les métropoles comme pour les régions, la mobilité fait partie des tous premiers postes des dépenses : infrastructures, dépôts, matériels roulants, mobiliers urbains et système d’information constituent le cœur de leurs investissements. A Angers par exemple, deux nouvelles aires d’entretiens des trams étaient envisagées, mais notre diagnostic a permis de démontrer que ces nouveaux équipements n’étaient pas nécessaires pour une économie de 3 millions d’euros pour la collectivité. Nous accompagnons aussi la transition écologique grâce à l’expertise de la filiale RATP Real Estate qui conseille les collectivités dans leur choix énergétique et son déploiement. Récemment, Orléans métropole l’a choisi pour mener à bien la conversion de ses dépôts qui accueillera une flotte 100% électrique d’ici 2024.
L’optimisation passe aussi par une grande adaptation du réseau de transports aux besoins des utilisateurs.
La première réponse à apporter est d’organiser les transports en fonction de la volonté politique de la collectivité. Certaines villes veulent réduire la place de la voiture sur une artère dans le centre-ville, d’autres développent leurs offres pour relier le territoire de l’agglomération. Nous nous adaptons à la commande. Ensuite, nous nous appuyons sur le Big Data grâce à notre filiale CITIO qui propose des outils d’analyse de données permettant d’analyser, minute par minute, les flux, afin d’étudier la régularité des transports, le niveau d’occupation et enfin le taux de fraude. C’est une vraie révolution pour optimiser les réseaux.
Comment l’adaptation de l’offre de transports favorise-t-elle l’optimisation financière ?
Avec cette triple analyse, nous répondons aux enjeux économiques : nous cherchons à optimiser les coûts d’exploitation et nous favorisons l’entrée de nouvelles recettes en rajoutant par exemple des véhicules selon les pics d’affluence. En revoyant l’offre de transports pour Aix-les-Bains, nous avons obtenu une diminution de 6% de km parcourus et une augmentation de 2% par an de la fréquentation. Pour Lorient agglomération, la restructuration du réseau a permis une croissance de 3,2% par an des recettes et de la fréquentation.