Questions à… Mathilde Icard, directrice générale du Centre de gestion de la fonction publique territoriale du Nord
Les collectivités se sont-elles appropriées la question de la maîtrise de la masse salariale ?
Le contexte financier étant ce qu’il est, cette préoccupation est partagée par tous. Pour autant, toutes n’abordent pas la question de la même façon. Pour certaines, elle est leur principal objectif. Pour d’autres, elles entrent dans une logique plus globale.
Le centre de gestion apporte-t-il ses compétences en la matière ?
Notre action vise à accompagner des projets ciblés sur la prévention des risques. Et, la sensibilisation des collectivités est essentielle pour lutter contre l’absentéisme. Ce point reste un axe de progrès qui peut contribuer à réduire les dépenses.
L’innovation en la matière est-elle au rendez-vous ?
La question du rôle des agents dans la construction des politiques RH est devenue essentielle. Ce mouvement général se croise avec l’expérience des usagers pour définir les services publics. La mise en place d’espaces d’expression sur le lieu de travail, les actions en faveur de l’ergonomie, ou comment l’environnement doit être adapté aux besoins des agents… autant d’actions qui sont des facteurs à terme d’économie et d’amélioration globale.
Donc, il n’est pas question de construire une politique RH sur la seule contrainte financière ?
Cette contrainte est une donnée à intégrer mais elle ne peut à elle seule justifier le changement et donc à terme réduire l’efficacité du service public. La légitimité du changement repose sur des valeurs partagées. Pour autant, cette contrainte financière peut induire des pratiques visant à développer la créativité.