« La formation est entrée dans une logique d’expérience utilisateurs »
Quels sont les grands enjeux de la formation professionnelle pour une entreprise comme Axa ?
AXA recrute près de 5 000 personnes par an en France. L’un des grands enjeux de notre politique de formation renvoie donc au besoin de formation initiale de nos nouveaux collaborateurs et distributeurs : fondamentaux de l’assurance, produits, outils, démarche commerciale, cadre réglementaire… Mais nous devons également accompagner la montée en compétences de nos salariés. C’est la fonction de la formation continue, qui se partage entre exercices imposés (lutte contre le blanchiment, transparence) et sujets “maison” (renouvellement de la gamme produits, relation clientèle, nouveaux outils, transformation culturelle).
Quels sont les publics visés par vos actions de formation ?
Aujourd’hui, les trois quarts de nos actions de formation sont destinés à notre réseau de distribution : 3 000 agents généraux et leurs plus de 7 000 collaborateurs, 2 300 salariés, 1 500 agents généraux prévoyance et patrimoine. Le quart restant porte sur les expertises métiers et sur tout ce qui relève de la transformation numérique de l’entreprise. Tout cela a nourri un programme substantiel de 110 000 jours/homme en 2019. Depuis le début de l’année 2019, le volume de formation est en croissance de 28% à période constante, et le nombre d’apprenants de + 16%.
La réforme de la formation professionnelle change-t-elle la donne ?
La formation a beaucoup changé et continue d’évoluer. Et la loi sur la liberté de choisir son avenir professionnel de septembre 2018 donne de très bonnes impulsions. Nous en avions assez largement anticipé l’esprit, tant dans l’objectif que l’on doit donner à la formation que dans la construction des dispositifs et dans la définition des formats. Il est maintenant loin le temps où l’on envoyait tout le monde suivre les mêmes formations dans une salle pour une journée.
Des formats attractifs, courts, ludiques, interactifs.
La formation s’individualise de plus en plus. A chaque collaborateur de construire son propre parcours de compétences, en fonction de son environnement, de l’état de ses connaissances, de ses envies et de ses ambitions. La formation est de ce fait entrée dans une logique d’expérience utilisateurs. Il faut proposer des formats attractifs, courts, ludiques, interactifs et homogènes. C’est à l’entreprise d’aider chacun de ses collaborateurs à construire son parcours, la logique de blocs de compétences va dans ce sens. Nous permettons maintenant à nos collaborateurs de se reconvertir en interne, par exemple sur l’obtention d’un diplôme niveau BAC+3, avec OpenclassRoom.
Comment procédez-vous ?
Nous proposons généralement à nos collaborateurs un premier autodiagnostic, qui servira à définir un programme de formation adapté à leur profil, selon plusieurs étapes : l’accès à un panier de formations digitales depuis un intranet dédié à la formation, la participation à des classes virtuelles, animées par des experts métiers et/ou des formateurs, et enfin du présentiel, pour favoriser l’intelligence collective et l’innovation. Depuis le début de l’année 2019, nous avons ainsi lancé 155 000 modules de formation en e-learning, versus 75 000 en 2018, soit une progression de 106%. Quant aux classes virtuelles, elles sont en augmentation de 63%.