« Donner à chacun la capacité de construire son parcours professionnel »
Pourquoi une nouvelle réforme de la formation professionnelle ?
Le système était trop complexe, il fallait le simplifier. Cette réforme vise à investir massivement dans la formation et les compétences pour donner à chacun la capacité de construire son parcours professionnel et protéger les plus vulnérables, à l’heure où la bataille de la compétence est engagée à l’échelle mondiale. Plus notre système de formation professionnelle sera performant, plus il créera les conditions donnant à chacun la liberté de saisir toutes les opportunités.
A propos de l’apprentissage, pourquoi avoir confié de nouvelles missions aux branches ?
Les pays où l’apprentissage marche le mieux sont ceux ou les acteurs – entreprises et jeunes – sont au cœur du système. C’est notamment le cas en Suisse et en Allemagne. Les branches professionnelles sont désormais responsables du financement des contrats d’apprentissage, à travers leurs opérateurs de compétences.
Le système était trop complexe, il fallait le simplifier.
Le système a été simplifié : un contrat = un financement. Elles déterminent les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage, et peuvent ainsi mettre l’accent sur les priorités en termes de recrutement, qui varient en fonction des territoires. La loi « avenir professionnel » libère l’offre de formation en apprentissage et donne la possibilité aux entreprises de lancer leur propre centre de formation d’apprentis (CFA), sans autorisation administrative. Pour autant, les régions ont encore un rôle important à jouer : d’une part en termes d’orientation, où elles disposent de nouvelles compétences ; d’autre part, sur l’apprentissage, où elles pourront compléter l’intervention de branches professionnelles.
Quelles sont les conditions à réunir pour que le “big bang” que vous appelez de vos vœux porte ses fruits ?
La formation est un investissement, pour les entreprises, pour les personnes. Pour que cela soit compris, il faut que son accès soit plus simple pour les entreprises, les salariés et les demandeurs d’emploi. Par exemple, les salariés et les demandeurs d’emploi pourront accéder plus facilement à la formation, sans intermédiaire, grâce à l’application Moncompteformation, où les droits à la formation seront comptabilisés en euros. Il faut aussi qu’elle soit plus efficace, avec un véritable pilotage. Avec la mise en place de France compétences, institution nationale publique créée le 1er janvier 2019, composée de représentants de l’État, des régions et des partenaires sociaux, nous voulons n’avoir qu’un seul pilote pour l’ensemble de la formation. Ainsi, France compétences a pour mission d’assurer le financement, la régulation, le contrôle et l’évaluation du système de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Les opérateurs de compétences ont pour missions de financer l’apprentissage, d’aider les branches à construire les certifications professionnelles et d’accompagner les PME pour définir leurs besoins en formation. Nous comptons sur la mobilisation de tous les acteurs, pour renforcer le dialogue social dans les entreprises et permettre à leurs salariés d’acquérir des compétences.
Compte tenu des enjeux soulevés, la réforme mettra du temps à s’installer. Quels sont vos objectifs et à quelles échéances ?
Les effets commencent déjà à porter leurs fruits : on contraste une hausse de 8% des entrées en apprentissage pour la rentrée 2018-2019 ! 458 000 jeunes rentrés en apprentissage en 2018, c’est un record. Ces bons chiffres sont le résultat d’une politique volontariste menée par le gouvernement.