Etats-Unis : Un nouveau fossé numérique entre les riches et les pauvres
Il y a encore peu de temps, aux Etats-Unis, le fossé numérique reposait sur l’accès à la technologie : on craignait, qu’ayant accès plus tôt à Internet, les jeunes des classes aisées bénéficient de plus de compétences techniques que les enfants des classes plus pauvres, privés, par exemple, du haut débit comme un tiers des Américains. Or un nouveau fossé numérique inattendu se creuse aujourd’hui : il repose, au contraire, sur le fait de limiter l’accès des enfants à la technologie. C’est le constat que dresse le New York Times dans un article de Nelly Bowles. En effet, les écoles publiques s’enorgueillissent de leurs équipements en tablettes, alors que, dans le même temps, les plus riches les bannissent de plus en plus de l’environnement de leurs enfants, leur préférant une éducation fondée sur l’interaction humaine. Ainsi, les écoles maternelles à l’ancienne sont en vogue dans les quartiers huppés, et la Waldorf School of the Peninsula – une école privée pratiquant la pédagogie Waldorf interdisant la plupart des écrans – a la côte auprès des cadres de la Silicon Valley. De l’autre côté, l’état de l’Utah a quant à lui annoncé le financement d’une école publique intégralement en ligne, à laquelle sont déjà inscrits 10 000 enfants… Concrètement, les jeunes de familles modestes passent en moyenne plus de 8h par jour devant les écrans à des fins récréatives, contre 5h45 pour les plus aisés, comme le révèle une étude de Common Sense Media, citée par le New York Times.