Comment s’organise le périscolaire en Europe ?
Taux de couverture, organisation, activités publiques ou privées : l’offre périscolaire européenne est variable et inégale. Les pays peuvent être classés en trois groupes.
Difficile de comparer à l’identique l’organisation des systèmes périscolaires dans les différents pays d’Europe. La définition n’y est pas la même, et elle est parfois multiple au sein de chaque pays. Les activités proposées aux enfants sont hétérogènes : sport, culture, soutien aux devoirs, apprentissages scolaires… Moins d’une vingtaine d’États ont défini un taux d’encadrement des enfants obligatoire. Quant aux informations disponibles*, elles sont limitées et reposent pour l’essentiel sur des données déclaratives, forcément sous-tendues par des disparités méthodologiques. Les taux de couverture, par exemple, ne portent pas sur les mêmes tranches d’âge dans chaque pays. Quoi qu’il en soit, l’ampleur de l’offre périscolaire est inégale en Europe et connaît des modalités d’organisation variées. « Et la couverture de la population, de niveau très variable selon les pays, n’est jamais totale », précise Catherine Collombet, conseillère scientifique du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA), dans la Revue des politiques sociales et familiales du 2ème trimestre 2015. En fonction du type d’organisation, les pays peuvent être classés en trois groupes.
Offre publique ou privée
Certains pays scandinaves (sauf la Finlande), les pays baltes (à l’exception de la Lettonie), la Hongrie et la Slovénie sont les meilleurs élèves : six enfants sur dix accèdent à des services périscolaires, la plupart du temps publics, et bénéficient d’un droit d’accès garanti par la loi. En revanche, les pays d’Europe continentale de l’Ouest, à part la Belgique francophone, développent peu le périscolaire. Quant à l’Europe méridionale, seule l’Italie est bien classée. Le statut public ou privé des services semble peu influencer la couverture périscolaire ; ainsi, certains pays en queue de classement proposent une offre principalement publique, comme le Portugal, alors que d’autres font appel en majorité à des prestataires privés (Pays-Bas…).
Périscolaire et préscolaire
Dans son étude, Catherine Collombet analyse les relations entre les offres de services périscolaires et d’accueil préscolaire (enfants de 0 à 3 ans), qui répondent à des problématiques communes. L’une comme l’autre ont une incidence positive sur le développement de l’enfant : comportement social, épanouissement, résultats scolaires… Et les deux favorisent l’emploi des femmes, en leur donnant la possibilité de travailler sans impacter la vie familiale. A priori, la couverture conjointe des services préscolaires et périscolaires ne semble pas liée. Pourtant, l’auteure a pu mettre en évidence une forte corrélation entre les deux parmi les États membres fondateurs de l’UE, aussi bien pour les taux de couverture que pour la qualité des services proposés (nombre d’encadrants par enfant…). Cette corrélation pourrait s’expliquer par les politiques nationales de conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle, qui ont conduit certains pays à développer les services préscolaires et périscolaires conjointement.
* Base de données OCDE sur la famille, Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, enquête européenne sur les revenus et les conditions de vie.
INFO +
La recommandation de la Commission européenne 2013 « Investir dans l’enfance pour briser le cercle vicieux de l’inégalité », incite les États à « encourager les écoles, les intervenants locaux et les autorités locales à prévoir de meilleures activités et services périscolaires pour tous les enfants, quel que soit le statut socioprofessionnel de leurs parents ».